L’avenir de la Fédération française de lutte entre les mains du tribunal

Un an après une organisation des Mondiaux à Paris qui a laissé un déficit de 1,1 million d’euros, la Fédération française est en grande difficulté.

 AccorHotels Arena (Paris), le 26 août 2017. Initialement prévus après l’été, les Mondiaux de lutte n’ont pas attiré beaucoup de spectateurs.
AccorHotels Arena (Paris), le 26 août 2017. Initialement prévus après l’été, les Mondiaux de lutte n’ont pas attiré beaucoup de spectateurs. MAXPPP/Thierry Larret

    La Fédération française de lutte (FFL) a déposé vendredi dernier un dossier au tribunal de grande instance (TGI) du Val-de-Marne et sollicite une « protection de la justice pour organiser la créance des tiers ». Au cœur des débats, le déficit de 1,1 million d'euros laissé par le comité d'organisation des Mondiaux à Paris, en août 2017.

    Une convention réglementée avait été signée entre ce dit comité (créé sous forme d'association en novembre 2014, avec comme parties prenantes la Fédération française, le comité régional d'Ile-de-France et le comité de Paris) et la FFL, stipulant que celle-ci n'était pas responsable des dettes. Plusieurs contrats avec des créanciers ont cependant été signés par la FFL. Lors d'une audience le 19 novembre, le TGI statuera sur les responsabilités de chacun et décidera d'un éventuel plan de sauvegarde ou d'un placement de la Fédération en redressement judiciaire.

    Des mondiaux avancés avant l'attribution des JO

    « Plusieurs éléments expliquent cet important déficit, estime Alain Bertholom, le président de la FFL. Lorsque nous avons obtenu l'organisation des Mondiaux, Bercy n'était pas encore l'AccorHotels Arena. Le prix de la location a été maintenu, mais on nous a imposé des prestataires pour le traiteur, la sécurité et les produits dérivés, ce qui a fait augmenter la facture. Les contraintes de sécurité ont aussi été plus importantes en raison des attentats de 2015. Enfin, ces Mondiaux devaient être organisés fin septembre, mais nous les avons avancés dans la perspective de l'attribution des JO de 2024. »

    La compétition devait être le dernier événement organisé à Paris avant le vote de Lima, le 13 septembre. Un scrutin qui n'a finalement pas eu lieu, Paris et Los Angeles ayant trouvé un accord pour l'attribution des JO de 2024 et 2028.

    Fin août, à une période peu propice, les Mondiaux de lutte n'ont pas trouvé leur public. Prévue à 3,5 millions d'euros, l'organisation a finalement coûté 4,5 millions d'euros et accuse 1,1 million d'euros de déficit. Tout au long de l'année 2017, la Fédération, dont le budget annuel est de 3,5 millions d'euros, a tenté d'obtenir un prêt bancaire pour éponger les pertes à hauteur de 850 000 euros. En vain. Au TGI désormais de se pencher sur le dossier et, par voie de conséquence, sur l'avenir de la Fédération française de lutte.