Finale de la coupe Davis : ce qui a changé en trois ans

Depuis l’échec face à la Suisse en 2014 dans ce même stade Pierre-Mauroy, l’équipe de France a fortement évolué.

 Les Bleus, battus par la Suisse en 2014
Les Bleus, battus par la Suisse en 2014 AFP

    L'équipe de France de Coupe Davis revient en finale à Lille trois ans après la désillusion face à la Suisse (3-1). Mais en trois ans, tout a changé ou presque.

    LE STAFF

    Peu après l'échec en finale de l'édition 2014, Yannick Noah avait été le premier à fustiger non la défaite mais l'approche globale de l'événement. «Trois ans après, j'ai toujours la même opinion, voire plus, a-t-il répété mardi. Je n'ai pas de recette, de solution miracle. Dans ma façon de décoder, de voir les matchs, je vois très bien dès les premiers points, dans la façon d'entrer sur le court, dans les déclarations, si un joueur est prêt ou non. Même de loin, j'ai ressenti que l'équipe n'était pas à 100% pour rencontrer cette magnifique équipe de Suisse.»

    Aussi, quand il a pris le capitanat de l'équipe de France à la place d'Arnaud Clément en septembre 2015, Noah a procédé à un renouvellement complet de l'encadrement et placé quelques-uns de ses fidèles : Cédric Pioline en tant que capitaine adjoint, Loïc Courteau comme entraîneur en remplacement de Lionel Roux, Xavier Moreau comme préparateur physique en remplacement de Paul Quétin.

    De la finale 2014, seuls demeurent les kinés Olivier Choupeau et Corentin Ventre, ainsi que les inamovibles Bernard Montalvan, médecin, et Jean-Jacques Poupon, cordeur, déjà présents lors de la glorieuse campagne 1991.

    LES JOUEURS

    Depuis 2014, un renouvellement progressif mais profond est intervenu au sein des Bleus. Pour cette finale 2017, 50% de l'équipe a changé. Seuls Tsonga et Gasquet (sélectionnés avec Pouille et Herbert) étaient de la partie il y a trois ans (Tsonga, Gaël Monfils, Richard Gasquet, Julien Benneteau et Gilles Simon remplaçant).

    Ces trois dernières années, les «Mousquetaires» ont passé le cap de la trentaine et amorcé doucement la descente. Régulièrement blessé et en recul cette saison, Monfils, 46e, n'a plus été appelé depuis le 1er tour 2016 en Guadeloupe. Souvent à l'infirmerie, Gasquet, 31e, a encore connu une année chaotique. Simon, 91e, est hors du coup. Dans l'intervalle, deux jeunes joueurs ont été intégrés, tous deux lors face du 1/4 face à la République tchèque en 2016 : Lucas Pouille, 23 ans, 18e; Pierre-Hugues Herbert, 26 ans, 13e en double, qui formait jusque là avec Mahut la paire titulaire.

    LE CONTEXTE

    Opposée la Belgique, l'équipe de Noah fait face à un challenge de moindre envergure que celle de Clément face à la Suisse de Federer et Wawrinka voilà 3 ans. Ca n'est pas dû qu'au hasard. Depuis 2014 en effet, les trois grosses nations victorieuses de la France sous Clément, Argentine, Suisse et Grande-Bretagne ont chacune décroché le Saladier. Conséquence, les Del Potro, Federer et Murray se sont détournés de la Coupe Davis, comme Djokovic ou Nadal, servis avant eux, facilitant le parcours de la France comme de la Belgique.

    «On n'a pas le 1er joueur du monde, ni le 2e, ni le 3e..., souligne Noah. Pour nous, c'est pas compliqué : il faut faire un des meilleurs matchs de sa saison le jour J. Combien en fait-on ? Trois-quatre dans l'année. L'idée, c'est d'en faire deux-trois pour la finale. Un match de Coupe Davis se gagne avec la tête et avec le coeur. Faire le match de sa vie le jour, ça se prépare.»

    Autre signe de rupture avec le passé: la surface. Les Bleus ont choisi un court en dur au lieu de la terre battue, retenue à Lille en 2014 et lors de toutes les défaites en finale à domicile: Grenoble (1982), Nice (1999), Bercy (2002).