Bernes-sur-Oise : ils se donnent pour mission de développer les échecs à Haïti

Le club Échecs et Mat’hurin a animé cet été un stage à Port-au-Prince, la capitale, ainsi qu’à Camp-Perrin. Avec l’idée de participer au développement économique et culturel du pays.

 Haïti. Le stage d’échecs a été animé par Certe Mathurin, président d’Échecs et Mat’hurin, et Philippe Pierlot, auteur de plusieurs livres sur le sujet.
Haïti. Le stage d’échecs a été animé par Certe Mathurin, président d’Échecs et Mat’hurin, et Philippe Pierlot, auteur de plusieurs livres sur le sujet. DR

    Ils contribuent à développer les échecs à Haïti. Le club d'échecs de Bernes-sur-Oise, Échecs et Mat'hurin a animé un stage d'échecs auprès d'Haïtiens, pendant deux semaines ce mois-ci, en partenariat avec l'association Haïti futur. Il s'agit de la suite d'un travail engagé l'année dernière par l'association. « Je suis parti avec Philippe Pierlot », indique Certe Mathurin, président du club. Maître val-d'oisien et auteur de plusieurs livres pédagogiques sur les échecs, Philippe Pierlot l'avait rencontré lors d'un tournoi.

    Dans un pays qui manque de tout, le développement de cette discipline pourrait sembler secondaire. Mais ce n'est pas ce que pense Haïti futur et Échecs et Mat'hurin. « C'est un territoire entouré de pays riches, très fertile, mais qui s'enfonce dans la misère et l'attente de transfert d'argent des ONG et de la diaspora », estime Jean-Claude Bruffaerts, de Haïti futur. Ce dernier estime que le relèvement du pays passe avant tout par les mentalités. « Les échecs pour nous, c'est un sport qui mérite d'être promu car il oblige à réfléchir, à compter sur ses propres forces », ajoute-t-il. Le but est aussi de créer une activité économique en développant les structures liées aux échecs. Augmenter le nombre de joueur peut aussi contribuer à donner de la visibilité au pays sur la scène internationale.

    Un potentiel énorme

    Le stage s'est déroulé la première semaine à Port-au-Prince, la capitale. Une trentaine d'enfants et environ vingt adultes y ont participé. « À Port-au-Prince, il y en avait qui étaient plus forts que moi, souligne Certe Mathurin. Il y avait un petit de 8 ans qui a battu plein d'adultes. » Le succès a été encore plus grand à Camp-Perrin, la deuxième semaine, là où s'était déroulé le stage l'an passé. « L'année dernière, il y avait des réticences. Les parents disaient : Pourquoi j'y enverrais mes enfants ? C'est un jeu pour les riches. Mais cette année, tout le monde voulait venir », indique Josette Thomas, présidente de Haïti futur.

    Il y avait alors 25 participants de 6 à 10 ans issus de trois écoles. Cette année, ils ont accueilli environ 70 enfants et une vingtaine d'adultes. « Ils ont tous amélioré leur niveau qu'ils soient débutants ou joueurs avancés », ajoute Certe Mathurin. Les deux Val-d'Oisiens leur ont montré comment créer un club et ont formé des arbitres. Car l'ambition de ce projet est de contribuer à faire d'Haïti une terre de joueurs d'échecs. « Pour le moment il y a 12 clubs. En comparaison, on en compte 840 en France », précise Certe Mathurin.

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