Nogent : « Monsieur arbre » veille sur 2 400 spécimens

Richard Morisseau, directeur du service urbanisme et espaces verts a été désigné « Monsieur arbre » pour surveiller les 2 400 arbres que compte Nogent.

 Nogent-sur-Marne, ce lundi. Le responsable du service voirie et aménagement urbain Richard Morisseau a été désigné Monsieur arbre pour veiller au respect du patrimoine vert de la ville.
Nogent-sur-Marne, ce lundi. Le responsable du service voirie et aménagement urbain Richard Morisseau a été désigné Monsieur arbre pour veiller au respect du patrimoine vert de la ville. LP/M.K.

    Son surnom, « Monsieur arbre » ne l'a pas volé. Derrière un récit pudique, quasi technique, on l'imagine aisément grimper en haut des cimes. Richard Morisseau, en charge du service voirie et aménagement urbain de Nogent vient d'être nommé responsable du patrimoine vert de la ville. Un véritable sacerdoce pour le quinquagénaire passionné par les feuillus et autres conifères.

    On le découvre derrière son bureau, chemise proprette et lunettes sagement vissées sur le nez. Il y a encore dix ans, Richard Morisseau était abonné au costume cravate. Analyste financier « dans le privé » durant 15 ans, le Monsieur arbre qui s'ignorait s'est fait rattraper par sa « passion pour les espaces verts ».

    Lui qui consacrait déjà toutes ses vacances, en Corse principalement, à la découverte des spécimens verts a alors tout plaqué. Un BTS aménagement du paysage et une licence bureau d'études architecture et paysage plus tard, le voici responsable des espaces verts à Bobigny (Seine-Saint-Denis). Avant d'atterrir à Nogent et d'attirer l'attention à force de divulguer ses conseils lors des visites de chantier.

    « Le maire me laisse les mains libres et je commence à être contacté par des particuliers au sujet d'arbres menacés », avance-t-il avec humilité. Le téléphone sonne. « Un cyprès vous me dîtes ? donnez-moi vos coordonnées et je vous promets que je vous rappelle au plus vite », assure Monsieur arbre à une retraitée inquiète du sort réservé à un résineux de sa rue.

    « Dans une ville comme Nogent qui a une telle densité immobilière, les gens ne se rendent pas compte qu'un arbre est un capital. Que lorsque l'on a des spécimens plus vieux que nous, il faut en prendre soin », reprend-il avec sérieux.

    Cèdres libanais, Tilleuls, Platanes… Nogent gère 2 400 arbres et vient de récupérer le patrimoine vert du territoire. Soit quelques centaines de spécimens des bords de Marne et de l'Ile de Beauté dont Richard Morisseau se réjouit de s'occuper.

    « Juridiquement on n'a aucun pouvoir, ou presque. Mais maintenant tout le monde sait qu'on ne touche pas un arbre sans m'en parler avant et sans monter un dossier », pose le responsable qui cherche une solution « pour sauver le cèdre de la rue de Fontenay pour lequel le maire de Nogent est intervenu contre la copropriété qui voulait l'abattre. »

    Son rêve, désormais : rendre un jour visite aux séquoias monumentaux des forêts de Californie.