Comment construire ou rénover de façon durable ?
![construire rénover durable](https://www.test-achats.be/-/media/ta/images/home/living%20energy/heating%20insulation/dossier/renovation/renovation.jpg?rev=03431618-84a3-4f4f-b5c7-11bbcda3f87a&mw=480&hash=0FC39F20ECC162A5120C564B6D0F2C43)
Pourquoi la construction durable est-elle si importante ?
Quelques chiffres illustrent à suffisance l’impact de notre parc de logements sur l’état de la planète.
- Les immeubles représentent en Europe pas moins de 40 % de la demande en énergie.
- Ils sont responsables de 36 % des émissions de CO2.
- Le secteur de la construction est à l’origine d’un bon tiers de l’ensemble des déchets.
- Rien qu’en Belgique, cela représente plus de 15 millions de tonnes de déchets par an.
Des voix s’élèvent depuis quelque temps déjà pour réclamer une approche différente. Idéalement, on s’inscrirait dans un cycle de construction où tout serait réutilisé et où, après usage, les matériaux ne deviendraient plus des déchets mais pourraient servir de matières premières pour de nouvelles constructions. C’est ce qu’on appelle construire circulaire. Un concept qui gagne du terrain dans le secteur résidentiel également.
Il n’est pourtant pas indispensable de construire ou de rénover circulaire pour viser une plus grande durabilité. Les possibilités ne manquent pas pour apporter votre pierre à l’édifice. Et ces options se complètent mutuellement, de sorte qu’elles ne se font pas au détriment l’une de l’autre.
- Construire énergétiquement neutre: réduire sa consommation, produire soi-même une énergie renouvelable, tirer le meilleur parti des énergies fossiles
- Bien choisir son lieu d’habitation: le Mobiscore et le score de marchabilité
- Réutiliser les matériaux: réutiliser et recycler
- Construire circulaire: matériaux régénérables, construire en strates distinctes, démontabilité, construire modulaire, bricoleurs
- Economiser l’eau: utiliser l'eau de pluie, consommer moins d'eau de distribution
- Privilégier les plantes et la biodiversité: construire ou rénover en incluant la nature
- Renoncer à être propriétaire: économie de partage, co-habitat, coopératives d'habitation, service
- Labels: au niveau du bâtiment et du produit
Voici nos conseils pour construire ou rénover de manière durable
1. Bâtiment neutre sur le plan énergétique
Pour parvenir à une habitation (presque) neutre sur le plan énergétique - afin de contribuer à la lutte contre les émissions de CO2 et le réchauffement de la planète - un plan en trois étapes s'applique : le "Trias Energetica" :
1. Réduire la consommation d'énergie ;
2. Utilisation maximale de l'énergie provenant de sources renouvelables ;
3. Utiliser les combustibles fossiles aussi efficacement que possible pour répondre aux besoins énergétiques restants.
Pour plus d'informations sur les bâtiments neutres en énergie, cliquez ici.
2. Mobiscore et score de marchabilité : bien choisir son lieu d'habitation
Vous pouvez choisir votre résidence en fonction de votre intuition. Mais si vous souhaitez tester les lieux de manière plus objective, vous pouvez utiliser des instruments tels que le Mobiscore et le score de marchabilité.
Pour plus d'informations sur le Mobiscore et le score de marchabilité, cliquez ici.
3. Réutilisation des matériaux : de la réutilisation au recyclage
Lorsque le prix des matières premières et de l'énergie est faible et la main-d'œuvre coûteuse, la réutilisation est moins avantageuse que l'extraction de nouvelles matières premières et la production de nouveaux matériaux de construction. En conséquence, les réserves limitées de matières premières de notre planète s'épuisent à un rythme de plus en plus rapide - certaines matières premières ne seraient disponibles que pour quelques décennies tout au plus - et les générations futures risquent de se retrouver avec une montagne inexploitable de déchets de faible qualité et parfois dangereux, une biodiversité réduite, un climat au bord du gouffre.. Ce processus linéaire, de la matière première bon marché au produit utile à courte durée de vie en passant par les déchets indestructibles, est loin d'être durable.
Vous trouverez plus d'informations sur la réutilisation et le recyclage ici.
4. Construction circulaire
Pour construire de manière plus durable, nous devons abandonner l'idée qu'une maison n'est jamais terminée. Au contraire, elle fait partie d'un environnement changeant, qui doit évoluer en fonction de l'évolution des utilisateurs, des besoins, des technologies, du climat, etc.
Avec une conception adaptable ou neutre sur le plan fonctionnel, les matériaux de construction utilisés peuvent être préservés autant que possible au fil du temps, tandis que la fonction s'adapte aux nouveaux utilisateurs ou besoins.
Dans les rénovations, cela revient souvent à démonter la structure porteuse (squelette ou murs porteurs) avant de la réutiliser, ce qui permet de réaliser des économies par rapport à un bâtiment neuf.
Lisez ici ce que vous pouvez faire pour être aussi circulaire que possible.
5. Économiser l'eau
Il est important d'utiliser l'eau du robinet avec parcimonie, surtout compte tenu de la pénurie d'eau à laquelle nous sommes régulièrement confrontés.
Découvrez ici ce que vous pouvez faire pour économiser l'eau.
6. Plus de plantes et de biodiversité
On observe une tendance croissante à construire et à rénover en tenant compte de la nature, c'est-à-dire en construisant avec la nature et non au détriment de celle-ci. Cela garantit un environnement de vie plus sain, car les plantes absorbent les poussières fines et le CO2, et ont un effet positif sur le bien-être psychologique des résidents. Donner à la nature une chance de se réguler peut également réduire les nuisances humaines.
Vous trouverez plus d'informations sur les plantes et la biodiversité ici.
7. Renoncer à être propriétaire
On peut se demander si tout individu doit nécessairement chercher à posséder un bien, qu'il s'agisse d'une maison ou d'un moyen de transport.
Sur cette page, nous discutons de tout ce qui concerne l'économie du partage, la colocation, les coopératives d'habitation,...
8. Labels des bâtiments et produits
La construction et la rénovation doivent respecter certaines exigences dans les cadres juridiques existants, tels que les règlements PEB. Il s'agit principalement de limiter les émissions de CO2 d'un bâtiment. Ceux qui le souhaitent peuvent aller plus loin dans les labels et certificats qui peuvent être attribués à leur bâtiment.
Pour plus d'informations sur les labels au niveau des bâtiments et des produits, cliquez ici.
Un plan en trois étapes permet de tendre vers un logement (quasi) neutre en énergie – pour réduire ainsi les émissions de CO2 et le réchauffement climatique : le “Trias Energetica”:
- réduire la consommation d’énergie ;
- utiliser un maximum d’énergies issues de sources renouvelables ;
- rentabiliser au maximum la consommation d’énergies fossiles couvrant le solde des besoins en énergie.
En modifiant l’ordre de ces étapes, comme c’est souvent le cas lors d’une rénovation par phases, le résultat sera moins durable. Ou bien on risque des effets lock-in, qui compliqueront ou empêcheront plus tard la prise de certaines mesures à cause des travaux déjà effectués. C’est pourquoi un plan bien ordonné s’impose dès le départ.
Moins le volume à chauffer, ventiler et éclairer est important, moins le chauffage nécessitera d’énergie.
Outre le volume, il faut également considérer les surfaces de déperdition, c’est-à-dire les parois de l’enveloppe du bâtiment en contact avec l’extérieur (ou avec des pièces non chauffées). Mieux vaut privilégier la compacité : le rapport entre le volume chauffé et la surface de déperdition totale du bâtiment. A cet égard, c’est la forme cubique qui est la plus compacte. Plus il y a de coins, de bords ou de saillies, moins le bâtiment est compact. Si vous agrandissez un bâtiment existant en ajoutant un volume au-dessus ou à côté, vous en améliorez le compacité.
Une isolation suffisante et une bonne étanchéité à l’air permettent de réduire les pertes d’énergie par l’enveloppe extérieure.
Une protection solaire ou des plantations bien conçues peuvent empêcher la surchauffe du bâtiment en été et réduire ou supprimer les besoins de refroidir, tandis que le soleil peut réchauffer le logement en hiver.
(Re)commissioning : il s’agit d’optimiser la consommation d’énergie par le biais d’un contrôle et éventuellement du re-paramétrage des installations. Beaucoup d’installations sont en effet livrées avec les réglages standards ou d’usine. Du coup, il peut arriver que votre chauffage se mette en marche quand il ne le doit pas, ou que certains radiateurs soient parfois allumés dans des chambres inoccupées alors que d’autres pièces ne sont pas chauffées. Ou bien que la température soit réglée de telle sorte que la chaudière à gaz ne récupère pas de chaleur de la condensation. Ou encore, que le compresseur de la pompe à chaleur démarre et s’arrête continuellement.
Quelques conseils :
- Pour les systèmes de ventilation C et D, un rapport de performance est obligatoire. Assurez-vous que les réglages figurant dans ce rapport sont effectivement institués et qu’ils correspondent au comportement des habitants.
- Pour le chauffage central au gaz naturel, l’installateur doit fournir un rapport de performance hydraulique. Ce document précise notamment la meilleure position des vannes thermostatiques des radiateurs pour que l’eau chaude puisse les atteindre tous et chauffer les pièces en fonction des besoins.
- En tant qu’utilisateur, vous devez connaître un minimum de réglages pour vos différents appareils. Demandez à l’installateur de vous faire une démonstration. Eventuellement, notez les réglages de base sur un bout de papier et conservez le document à proximité de l’appareil.
- Pour chaque appareil avec programmation horaire ou horloge interne, vérifiez régulièrement si une panne de courant, une remise à zéro, le passage de l’heure d’hiver à l’heure d’été, voire le jour intercalaire des années bissextiles, n’a pas perturbé la programmation, même si celle-ci était satisfaisante au départ. N’oubliez pas non plus les détecteurs de présence et de mouvement des installations d’éclairage et d’aération. Vous pouvez généralement régler la durée au bout de laquelle ils doivent se couper automatiquement.
- Vérifiez aussi régulièrement le fonctionnement de tous les appareils équipés de capteurs, de piles ou de filtres. Veillez à pouvoir aussi effectuer manuellement toutes les commutations automatiques. La commande des stores automatiques, par exemple : il peut arriver que vous ayez envie qu’un rayon de soleil vienne caresser votre visage ou que, par temps variable, vous vouliez éviter que les stores montent et descendent sans cesse.
Les applications les plus courantes pour les habitations sont la production d’électricité par panneaux solaires, le chauffage de l’eau par un chauffe-eau thermodynamique ou un boiler solaire et la récupération de la chaleur de la terre ou de l’air au moyen d’une pompe à chaleur.
Pour chauffer avec une pompe à chaleur, il faut d’abord que la maison soit très bien isolée. Mieux elle est isolée, moins la pompe à chaleur doit fournir de chaleur et moins il faut produire d’électricité à cet effet. Et moins la puissance de la pompe à chaleur (ou d’une autre installation de chauffage) doit être importante. Dans ces conditions, la pompe à chaleur peut même fonctionner pendant la journée avec l’énergie renouvelable provenant des panneaux solaires, et maintenir cette chaleur jusqu’au soir.
En plus de consommer l’énergie renouvelable au moment où elle est produite, vous pouvez capter le surplus pour un usage ultérieur. Jusqu’ici, cela se faisait essentiellement avec le réseau électrique. Mais, avec la suppression ou la disparition des systèmes de compteur tournant à l’envers, l’autoconsommation, c’est-à-dire la consommation au moment même où vos panneaux solaires produisent l’électricité, gagne en importance. Ainsi, un thermostat intelligent peut faire en sorte qu’une maison d’une inertie thermique suffisante soit chauffée pendant la journée et reste encore suffisamment chaude le soir. On peut aussi programmer le lave-linge et le lave-vaisselle pour qu’ils fonctionnent la journée, etc.
Les batteries domestiques constituent une solution au stockage de l’excédent d’électricité, mais seulement à court terme, et insuffisamment pour permettre de fonctionner en complète autonomie par rapport au réseau. La surproduction en été ne compensera pas le déficit de production en hiver. En outre, il n’est généralement pas rentable financièrement d’investir dans une batterie domestique. Peut-être la solution passera-t-elle à l’avenir par un stockage de l’énergie au niveau du pâté de maisons ou du quartier, par exemple.
Pour les besoins en énergie que vous ne pouvez pas couvrir avec des sources renouvelables, essayez de tirer le maximum des combustibles fossiles utilisés. Vous pouvez par exemple opter pour un chauffage basse température, souvent sous la forme d’un chauffage au sol. Vous pouvez aussi réduire la longueur des conduites d’eau chaude ou de chauffage central dans les pièces non chauffées, et isoler ces conduites.
“L’empreinte écologique d’une maison passive à la campagne est plus importante que celle d’une maison de ville non isolée”, a un jour déclaré un architecte flamand connu.
Vous pouvez choisir un emplacement intéressant en vous fiant à votre intuition. Mais vous pouvez aussi faire appel à des instruments permettant un choix plus objectif, comme le Mobiscore et le score de marchabilité.
Le Mobiscore
Ce score calcule la distance avec toutes sortes d’installations à proximité: magasins, établissements Horeca, crèches, écoles, cliniques, infrastructures sportives et culturelles et transports publics. Il intègre le nombre prévisible de déplacements vers différents lieux spécifiques, ainsi que le moyen de transport qu’utiliserait un consommateur moyen pour ces déplacements. Il intègre également les coûts environnementaux (émissions, bruit, embouteillages, …) de ces moyens de transport.
Le Mobiscore n’est disponible que pour la Flandre.
Le score de marchabilité
Ce score est basé sur une combinaison de trois facteurs: la densité de population, la mixité des fonctions dans les environs (bureaux, écoles, magasins, loisirs) et la connectivité des rues (les rues sont-elles bien interconnectées et est-il facile de relier à pied ou à vélo un point A à un point B ?). Cet outil donne donc une idée de l’agrément pédestre ou cycliste du cadre de vie, dont l’effet bénéfique sur la santé est établi. Sans parler du renforcement de l’économie locale et du coût réduit des transports en commun.
Le score de marchabilité est disponible pour Bruxelles et la Flandre.
Bénéfices collectifs
Les lieux assez densément peuplés permettent (à terme) de se connecter au réseau de chauffage urbain, ce qui peut constituer une forme d’énergie renouvelable répondant, en Flandre, aux exigences PEB pour les constructions neuves et les rénovations approfondies. Il va de soi que ce type de gains collectifs augmente parallèlement au nombre d’utilisateurs branchés sur une conduite du réseau de chaleur.
Selon le même principe, tous les autres services (poste, collecte des déchets, entretien des infrastructures, services de secours …) gagnent en durabilité quand leurs utilisateurs sont plus nombreux dans un espace déterminé. Par exemple, mieux vaut que 20 usagers prennent les bus à un même arrêt, plutôt que les mêmes 20 voyageurs répartis sur 20 arrêts de bus.
Fondamentalement, cela revient à ceci : essayez d’habiter là où vous travaillez et où vous avez vos loisirs. Construire et rénover durable, cela commence et cela finit par le choix d’un lieu de vie durable.
Tant que le prix des matières premières est bas et le coût de la main d’œuvre élevé, il revient plus cher de réutiliser des matériaux que d’extraire de nouvelles matières premières et de produire de nouveaux matériaux de construction. De la sorte, on ne fait qu’accélérer l’épuisement des ressources limitées - certaines matières premières ne seraient déjà plus disponibles que pour quelques dizaines d’années tout au plus. On risque aussi de laisser aux générations futures une montagne de déchets (de construction) de faible valeur et parfois nocifs, une biodiversité réduite et un climat détraqué… Ce processus linéaire qui va des matières premières bon marché aux produits à usage éphémère puis aux déchets éternels n’a rien de durable. Sans parler du CO2 émis lors de la production des matériaux de construction.
Réutiliser
Lors d’une démolition dans un logement particulier, le maître d’ouvrage peut se demander quels matériaux peuvent encore avoir une seconde vie. Il gagnera encore un peu d’argent avec la vente des matériaux et son acheteur profitera de matériaux intéressants à bon marché, et il mettra même peut-être la main sur une pièce unique.
Le marché des matériaux de seconde main pour particuliers est en croissance.
- Le site www.2emain.be compte, dans la catégorie “bricolage et construction” plus de 100 000 articles : cela va du vieux lavabo au panneau photovoltaïque en passant par des excédents de matériaux isolants et de matériel de construction rendus superflus après une rénovation.
- Brut est la filiale de Rotor Deconstruction, mais spécifiquement pour particuliers.
- Le site opalis.eu.fr présente une série de marchands et de matériaux de récupération.
- Franck est spécialisé dans la démolition sélective et le recyclage de panneaux solaires et de briques).
Recycler
Le verre est un bel exemple de produit qui peut théoriquement être recyclé à chaque fois. Certains plastiques sont un autre exemple de downcycling, quand ils peuvent par exemple être broyés pour en faire par exemple des dalles de moquette. Ou encore, le béton peut être concassé pour en faire du matériau de remplissage. On parle de downcycling quand le nouveau matériau peut encore servir, mais plus pour les applications originelles.
Une série d’entreprises collectent des produits et des matériaux pour en faire de nouveaux produits et de nouveaux matériaux. Quelques exemples.
- Derbigum transforme un ancien revêtement de toiture (roofing) en un produit équivalent.
- Isoproc produit sa cellulose IQ3, un type d’isolation soufflée, à partir de papier journal recyclé, lui-même un produit issue du recyclage de sources renouvelables.
- Geocell fabrique du granulat de verre mousse à partir de déchets de verre. Le nouveau produit est utilisé comme sous-couche isolante et hydrofuge pour revêtements de sol. Le granulat peut être lui-même recyclé.
- Chap-Yt recycle du béton cellulaire pur. Les produits finis sont un substitut au sable stabilisé et des granulats qui peuvent être utilisés comme couche de remplissage isolante.
- Deceuninck recycle des fenêtres et des portes en PVC. Cela consomme 90 % d’énergie en moins que la fabrication de neuves.
Pour construire plus durable, il faut renoncer à l’idée qu’une maison puisse être définitivement achevée. Au contraire, elle s’inscrit dans un environnement changeant, et elle doit évoluer en fonction des habitants, des besoins, des technologies, du climat, etc.
Un projet évolutif ou fonctionnellement neutre permet de conserver autant que possible les matériaux utilisés au cours des différentes périodes, tandis que la fonction s’adapte aux nouveaux usagers ou aux nouveaux besoins.
Pour une rénovation, cela revient souvent à déshabiller la structure porteuse (ossature ou murs porteurs) avant de la réutiliser, ce qui représente un gain financier par rapport à une construction neuve.
Voici ce qu’on peut faire pour construire aussi circulaire que possible.
Matériaux régénérables ou biosourcés
Les matériaux régénérables proviennent de sources naturelles et peuvent être dégradés naturellement. Ce sont par exemple les matériaux d’isolation écologiques (comme la fibre de bois et les panneaux de liège), le plâtre d’argile ou les techniques de construction en bois sans collage, voir notamment la méthode de Structurez.
Construire en strates distinctes
Une construction en strates distinctes facilite les aménagements, qu’il s’agisse d’une extension, d’une amélioration ou d’un démantèlement. Il n’est plus possible, ou très difficilement, de toucher aux conduites techniques existantes si elles sont noyées dans une chape. Dès lors, il est préférable de prévoir une strate distincte, qui reste accessible. On a alors un bâtiment adaptable. Du coup, il devient possible d’aménager de nouveaux espaces sanitaires et, quand ils cessent d’être nécessaires, les matériaux pourront être récupérés.
Démontabilité
Pour permettre la réutilisation ou le recyclage, les éléments interconnectés doivent être démontables au maximum, et il faut évidemment y avoir accès. Le polyuréthane injecté (PUR), par exemple, a pour propriété d’adhérer fortement aux autres produits, ce qui complique le recyclage ultérieur des matériaux qui, sinon, auraient pu être recyclés séparément. C’est pourquoi les assemblages secs (colliers, vis, etc.) sont préférables aux techniques d’assemblages traditionnels avec des fixations humides ou chimiques (collage, injection, soudure, etc.).
- La maçonnerie classique (la production de ciment est responsable de grandes quantités d’émissions de CO2) peut être remplacée par une ossature en bois ou par d’autres systèmes de construction sèche, comme l’encliquage de briques, p. ex. clickbrick et facadeclick.
- Les clous métalliques dans les constructions en bois peuvent être remplacés par des vis ou des chevilles en bois.
- Le coulage d’une chape, dans laquelle les conduites sont irrémédiablement noyées, peut être remplacé par une chape sèche, utilisant par exemple des grilles Staenis.
- On peut encastrer des conduites dans les murs, mais il est plus facile de travailler sur des tuyaux apparents ou dans des gaines techniques accessibles.
- Des matériaux collés ne sont plus séparables et sont souillés. Mais pourquoi ne pas opter pour des assemblages sans moyens de fixations ou avec des fixations réversibles, voire même des assemblages par tenon et mortaise ?
Construire modulaire
Travailler en dimensions standards fait gagner du temps. Les maisons conteneurs, qui sont très éloignées aujourd’hui de l’image qu’on s’en fait souvent, en sont un exemple classique.
Plus les composants du bâtiment auront des dimensions standardisées et pourront être montées et démontées de façon modulaire, plus les transformations seront bon marché, durables et rapides.
Quelques exemples:
- Le système d’ossature en acier de Voestalpine Flexbuild est entièrement démontable. Et il permet également de travailler par strates.
- Les cloisons intérieures de JuNoo sont totalement démontables. JuuNoo propose même une garantie de rachat.
Pour bricoleurs
Construire circulaire offre de nouvelles possibilités aux bricoleurs. Souvent, les solutions sont non seulement moins coûteuses (en cas de réutilisation p. ex.), mais aussi faciles à mettre en œuvre (empilage p. ex.) et saines (le plâtre d’argile, p. ex., a des propriétés régulatrices de l’humidité).
Alors qu’il est difficile d’obtenir un résultat bien lisse en plafonnant avec un enduit à la chaux, le plâtre d’argile pose bien moins de problème. Et certains vendeurs de matériaux proposent d’assister le bricoleur pendant les premières heures. Une fois qu’il maîtrise bien la technique, il peut plafonner toute sa maison au plâtre d’argile.
Le placement de sols en construction sèche ne nécessite pas de grosses machines, ce qui facilite les choses. Les matériaux sont légers et les erreurs peuvent être corrigées (le matériau n’adhère pas). Selon la disponibilité et l’habileté du bricoleur, celui-ci pourra aussi s’attaquer au placement de cloisons intérieures, à l’isolation, aux conduites techniques, etc.
Il est important de n’utiliser l’eau de distribution qu’avec parcimonie, surtout au regard des pénuries auxquelles nous sommes régulièrement confrontés.
Utiliser l’eau de pluie
La consommation moyenne est de 95 litres d’eau par jour et par habitant. Pour une personne isolée, c’est un peu plus, et pour un ménage de 4 personnes, c’est un peu moins, Sur toute une année, cela revient à environ 35 m³ d’eau par personne. A raison d’un peu plus de 4 € par m³ en moyenne, la facture s’élève facilement à 560 € par an pour un ménage de 4 personnes.
La moitié environ de cette consommation pourrait être remplacée par de l’eau de pluie. Celle-ci peut en effet servir pour les chasses d’eau des toilettes, pour le lave-linge, pour nettoyer la maison et la voiture et pour arroser le jardin. L’eau de distribution restant de préférence réservée à la cuisine, à la boisson, au brossage des dents, au bain ou à la douche et à la vaisselle.
Il est très important que les deux circuits soient bien séparés. Pour pouvoir utiliser votre eau de pluie, vous devrez aménager un circuit spécial avec des tuyaux distincts.
Et une fois l’eau de pluie épuisée? Alors, vous pouvez remplir votre citerne avec de l’eau de distribution. Ou bien avoir recours à un réservoir-tampon où est stockée une petite quantité d’eau de distribution. Ou éventuellement installer un double réseau de conduites, mais c’est l’option la plus coûteuse. Dès lors, il est important de bien choisir les dimensions de la citerne à eau de pluie.
Pour estimer les dimensions de la citerne, vous pouvez appliquer le mode de calcul suivant:
- Comptez une demande annuelle de 20 000 litres par personne. Pour un ménage de 4 personnes, cela fait 80 000 litres.
- Pour estimer la quantité d’eau disponible, multipliez la surface horizontale du toit par 600 litres. Pour un toit de 80 m², cela représente 48 000 litres.
- Multipliez par 0,06 la plus petite des deux valeurs ci-dessus. Dans notre exemple, cela donne 48 000 litres x 0,06 = 2 880 litres. Dès lors, une citerne de 3 000 litres suffira. Attention cependant : si votre eau de pluie est aussi destinée à l’arrosage du jardin en été, mieux vaut prendre une plus grande citerne. Voyez avec un professionnel.
Attention avec une toiture végétale. Le toit plat vert est un moyen intéressant d’atténuer les pics de chaleur en été, et il favorise aussi la biodiversité. En outre, l’eau de pluie est retenue plus longtemps, de sorte que les égouts ne sont pas surchargés en cas d’averse soudaine. L’inconvénient, c’est que l’eau prend une teinte jaunâtre ou verdâtre. Même si cela n’a rien de nocif, ce n’est pas très esthétique pour rincer ses toilettes.
Ou alors, vous n’utilisez l’eau de pluie récupérée que pour le jardin et le lavage de la voiture. Ou encore, vous faites installer un filtre à charbon actif pour filtrer l’eau. Mais dans ce cas, vous devrez le remplacer régulièrement.
Consommer moins d’eau de distribution
Voici quelques solutions simples.
Le pommeau de douche économique est sans doute le mieux connu. Il limite la quantité d’eau au sortir du pommeau à quelque 6 litres par minute, soit une économie de moitié ou des deux tiers par rapport à une douche standard.
L’aérateur, ajouté au robinet ordinaire, mélange de l’air à l’eau et réduit ainsi le débit. C’est utile pour le robinet sous lequel vous vous lavez souvent les mains ou que vous utilisez pour rincer vos assiettes. Mais ce n’est pas utile si le robinet en question sert surtout à remplir quelque chose, comme un évier, un seau, un lavabo, etc. Car, dans ce cas, son seul effet sera de vous faire attendre plus longtemps.
L’échangeur de chaleur pour douche est placé sous la douche et conduit l’eau de distribution froide le long ou autour du tuyau d’évacuation de la douche. L’eau chaude, en s’évacuant, transmet une partie de sa chaleur à l’eau froide, qu’il faut donc chauffer moins. Cette eau préchauffée est alors acheminée vers le chauffe-eau de la salle de bain, par exemple si celle-ci est trop éloignée de la chaudière. Ou bien elle peut être raccordée à l’alimentation en eau froide du mélangeur. Celui aura dès lors besoin de moins d’eau chaude pour assurer une température agréable.
On trouve des mélangeurs de chaleur de différents types et matériaux. Les systèmes verticaux sont souvent plus performants que les horizontaux, mais ils prennent plus de place sous la douche, généralement dans la gaine technique où passe normalement l’évacuation d’eau. Si vous ne disposez pas de l’espace nécessaire, on trouve des systèmes horizontaux, parfois intégrés dans le bac de douche.
Le matériau joue également un rôle. Les échangeurs de chaleur de douche fabriqués dans un métal comme le cuivre donnent le meilleur rendement, mais il faut un certain temps avant qu’ils soient à température. Pour un ménage de quatre personnes, qui prennent toutes leur douche le matin, c’est le système idéal. Mais, pour une personne seule, qui ne passe pas trop de temps sous la douche, mieux vaut un système en plastique. Le rendement est moins bon, mais l’échangeur de chaleur est plus vite réchauffé.
Il y a une tendance croissante à construire ou rénover en incluant la nature. Cela assure un cadre de vie plus sain, car les plantes absorbent le CO2 et les particules fines, et cela a un effet positif sur le bien-être des habitants. En permettant à la nature de se réguler d’elle-même, on peut aussi réduire les nuisances pour l’être humain.
- Les fossés de drainage contribuent à lutter contre les inondations, car l’eau est collectée dans un étang en période de pluie. Cette même eau peut servir de réserve en période de sécheresse.
- On peut aménager des revêtements de terrasses, allées, etc. perméables à l’eau.
- On peut assainir de l’eau polluée avec des roselières qui épurent les éléments organiques, pour que l’eau puisse être réutilisée sans surcharger inutilement le système d’égouts.
- On peut planter des arbres pour bénéficier de l’ombre qu’ils portent sur l’habitation ou sur la terrasse. En moyenne, par temps chaud, il fait environ 5 degrés de moins à l’ombre d’un grand arbre. Cela peut éviter l’installation d’une climatisation.
- L’aménagement de pelouses fleuries dans les villes a un effet positif sur le bien-être psychique des habitants.
- On peut créer un toit végétal accueillant aux abeilles. Les abeilles sont un élément critique de la biodiversité. En outre, le toit végétal joue aussi un rôle de tampon pour l’eau de pluie.
- Des plantations peuvent aussi être aménagées sur des murs ou des toits en pente.
- Vous pouvez aussi agir à très petite échelle : par exemple, avec des bacs de fleurs sur votre terrasse ou des jardinets de façade sur le devant des maisons de rue.
On peut se demander si chaque individu doit nécessairement vouloir devenir propriétaire, qu’il s’agisse de son habitation ou de son moyen de transport.
Economie de partage
Outre des transports publics bien accessibles, des plateformes de mobilité partagée à proximité de son logement peuvent ouvrir des possibilités. Les voitures et les vélos partagées connaissent d’ailleurs un succès croissant.
Là où suffisamment de personnes cohabitent, le potentiel existe pour développer le principe du partage. Songeons par exemple aux bibliothèques d’outillage.
Co-habitat
Le co-habitat, ou habitat groupé, est la mise en commun de pièces et d’installations, comme une buanderie ou une chambre d’amis, tout en conservant des espaces privés. Les habitants bénéficient ainsi de tout le confort d’utilisation et partagent en même temps les investissements et les frais.
Coopératives d’habitation
C’est un modèle intermédiaire entre l’achat et la location avec une série de variantes, le plus souvent avec des objectifs sociétaux spécifiques : communautés d’habitation écologiques, groupes-cibles vulnérables, etc. La coopérative met les logements en location, et tous les habitants en sont partenaires, et donc copropriétaires. Dès lors, les habitants sont en quelque sorte leurs propres locataires.
En règle générale, on y applique les règles de l’habitat partagé. Les habitant louent un espace de vie propre et partagent les installations communes.
Service
Au lieu d’acheter un bien, on paie un prestataire de services pour l’utilisation du bien. En théorie, cela devrait amener la mise en œuvre de techniques circulaires et de matériaux d’une plus grande longévité mais, en pratique, il s’agit souvent d’une opération de marketing pour mettre en valeur du leasing opérationnel. Le Heat-as-a-service, par exemple, pourrait convenir aux grands immeubles à appartements : les utilisateurs paient le fournisseur de service par unité de chaleur fournie. Le fournisseur peut optimaliser son bénéfice en assurant une production de chaleur performante, sur le plan économique et énergétique.
Construire et rénover doit se faire dans le respect de certaines exigences légales, comme les règlements PEB. Il s'agit principalement de limiter les émissions de CO2 d'un bâtiment.
Mais cela ne doit pas s'arrêter là. Si on le souhaite, on peut aller plus loin dans les labels et certificats qui peuvent être attribués à son bâtiment, sur une base volontaire.
La plupart des labels au niveau du bâtiment ciblent un ou plusieurs éléments de la construction.
Quasi toutes les constructions ou rénovations en profondeur avec permis de bâtir doivent obligatoirement faire l’objet d’un dossier PEB (pour Performance énergétique du bâtiment) établi par un rapporteur certifié. Le résultat du calcul est exprimé sous forme de niveau E. Plus cette valeur est basse, plus le bâtiment est économe en énergie. Ce chiffre est établi par rapport à un immeuble de référence, et ne reflète pas la consommation réelle d’énergie. Celle-ci est en effet fonction des appareils utilisés dans le logement et du comportement des habitants.
Les exigences QZEN, pour Bâtiments Quasi Zéro Energie, constituent la référence pour les constructions neuves en Europe depuis 2021. Elles visent à réduire la consommation d'énergie et donc l'empreinte carbone des bâtiments.
NZEB, pour Nearly zero-energy buildings, est l’ancienne terminologie pour les bâtiments quasi neutres en énergie. Il s’agissait d’un label européen, qui pouvait être librement adopté par les Régions.
En Wallonie, le label QZEN, pour Bâtiments Quasi Zéro Energie est la référence depuis 2021 pour les constructions neuves. Pour les rénovations, on en revient à la réglementation PEB.
Le certificat de performance énergétique est un document obligatoirement dressé lors de la vente ou de la mise en location d’une unité de logement. Il établit une estimation de la consommation annuelle d’énergie par m² de surface utilisable. Il émet également des propositions pour améliorer la performance énergétique du bâtiment, avec même une estimation de leur coût. Il peut servir de guide pour la planification des rénovations futures et vise surtout à sensibiliser les utilisateurs. Le rapport PEC coûte environ 200 €.
Un bâtiment qui obtient le label maison passive est une construction très économe en énergie qui se passe de chauffage actif pendant la plus grande partie de l’année. L’isolation, l’orientation, l’étanchéité à l’air, etc. sont conçues de telle manière que la maison peut pratiquement se contenter du chauffage passif généré par les appareils de l’habitation, les gains solaires et la chaleur émise par les occupants. Une habitation passive nécessite également un système de ventilation, avec un échangeur de chaleur, pour assurer de l’air sain dans l’habitation. La production d’énergie verte par des panneaux photovoltaïques ou un chauffe-eau solaire n’intervient que dans une deuxième phase.
Les labels peuvent également donner une indication de la durabilité des produits. Ils portent surtout sur le mode de production ou le matériau lui-même. Il faut cependant savoir que des fabricants ou des fédérations sectorielles introduisent parfois leurs propres labels de produits, pour des raisons de marketing. Privilégiez les labels basés sur des critères qui peuvent être contrôlés par une organisation indépendante, et agréée pour exercer un contrôle spécifique. Pour plus de précisions, voyez cette plateforme indépendante.
C’est un label allemand pour des matériaux écologiques de construction, dont le bois et des produits dérivés, comme les panneaux en aggloméré. Le label garantit une production respectueuse de l’environnement. Il intègre également des critères sanitaires et des exigences de qualité.
L’analyse du cycle de vie d’un produit (ACV) est indispensable pour déterminer son impact environnemental. A cet effet, le produit est évalué pendant toutes les phases de son existence. Les classifications NIBE visualisent les résultats de la comparaison de produits au niveau environnemental, et plus particulièrement au niveau des émissions, de la consommation de matières première, de l’impact paysage et des nuisances.
Le FSC (pour Forest Stewardship Council, une organisation internationale pour la gestion écologique, sociale et économiquement viable des forêts) est un label international pour l’exploitation forestière durable. Il concerne le bois et ses produits dérivés, et garantit que le produit est issu d’une gestion responsable des forêts et/ou de matériaux recyclés.
Le label existe sous trois formes :
- Le FSC 100 % garantit que le produit est entièrement issu de forêts certifiées FSC.
- Le FSC Mixte garantit que le produit est issu d’un processus de production au cours duquel des matériaux FSC ont été mélangés avec des matériaux recyclés et/ou des matériaux contrôlés.
- Le FSC Recyclé garantit que le produit est fabriqué à 100 % à partir de bois recyclé ou de fibres recyclées.
Ce label concerne les produits réutilisables, les matériaux de construction notamment. Il garantit de bonnes conditions d’utilisation des matériaux, de l’énergie, de l’eau et de la main d’œuvre.
C’est le premier label de qualité pour des produits plastiques durables utilisés dans la construction. Il certifie les entreprises pour la durabilité de leur politique globale, de leurs processus et de leurs produits. La certification intègre les achats responsables, l’efficience énergétique, l’utilisation d’énergies renouvelables et un recyclage optimal.