EELV : le député Julien Bayou visé par une plainte pour violences psychologiques

L’ex-conjointe du député a porté plainte contre lui pour harcèlement moral et abus de faiblesse. Elle a également porté plainte contre X « pour non-assistance à personne en danger ».

Le député EELV avait démissionné du secrétariat national du parti après la révélation publique des accusations de violences psychologiques à son encontre. LP/Olivier Corsan
Le député EELV avait démissionné du secrétariat national du parti après la révélation publique des accusations de violences psychologiques à son encontre. LP/Olivier Corsan

    C’est la suite d’une affaire rendue publique en 2022. L’ancien leader EELV, Julien Bayou, est visé par une plainte de son ex-conjointe, Anaïs Leleux, pour harcèlement moral et abus de faiblesse, a indiqué ce mercredi le parquet de Paris, joint par l’AFP. La plainte visant le député d’Europe Ecologie les Verts a été enregistrée mardi par le parquet, a précisé le ministère public, confirmant une information du site Les Jours, et elle est « actuellement à l’analyse ».

    Anaïs Leleux, militante féministe, a également porté plainte contre X « pour non-assistance à personne en danger », a-t-elle indiqué aux Jours. Cette plainte « contre EELV » est également à l’analyse, selon le ministère public. Contactés, Julien Bayou n’a pas répondu immédiatement aux sollicitations de l’AFP.

    La Cellule d’enquête d’EELV pointée du doigt

    Dans un long entretien diffusé mardi, Anaïs Leleux a expliqué aux Jours reprocher « des violences psychologiques » à son ex-compagnon, qui lui a « fait croire » qu’elle était « folle ». Après la rupture fin 2021, Anaïs Leleux relate deux tentatives de suicides, bouleversée par « des témoignages d’autres femmes » qu’elle reçoit sur les « comportements problématiques » de son ex-compagnon. « Je culpabilise, je me dis que je lui ai servi de caution féministe », dit la trentenaire qui a milité au sein d’Amnesty International, NousToutes et fondé le collectif Pourvoir féministe.

    Elle l’accuse aussi d’abus de faiblesse. Alors qu’elle était « suicidaire » et en « stress post-traumatique », elle signe « plein de papiers » : « Une convention de séparation, un protocole d’accord, un acte de vente… ». « Il s’est acharné sur moi alors que j’étais au bout du rouleau », juge-t-elle. Elle estime aussi que le protocole de la Cellule d’enquête sur les violences sexistes et sexuelles (CVSS) au sein d’EELV, saisie en juillet 2022, l’a « mise en danger » : membres « pas solidement formés », enquête non « externalisée », « accès au nom des plaignantes »… Anaïs Leleux souhaite désormais que la justice entende « tous ceux qui ont contribué à (la) violenter psychologiquement pour le défendre » : « Un certain nombre de militants et cadres du parti EELV », qui n’ont « pas réagi ».

    De son côté, EELV estime que la cellule n’avait « pas été en mesure de recueillir la parole de Madame Leleux et, en l’absence de tout témoignage, a dû clore le dossier ». Le parti ajoute espérer que « la réponse judiciaire sera en mesure de mettre en lumière la vérité ».

    À la suite de la révélation publique, en septembre 2022, de l’enquête interne le visant, Julien Bayou avait démissionné du secrétariat national du parti. Par la voix de son avocate, il avait dénoncé « une instrumentalisation du combat » contre les violences faites aux femmes « à des fins politiques », à l’approche du Congrès du parti.