Roumanie : ils veulent exterminer des rats et tuent un bébé, un enfant de trois ans et sa mère

Un nouveau-né, un enfant de 3 ans et la mère de l’un d’eux ont été mortellement intoxiqués par un raticide destiné à d’autres usages.

 La police a interpellé le chef d’entreprise qui a vendu le raticide. (Illustration).
La police a interpellé le chef d’entreprise qui a vendu le raticide. (Illustration). AFP/Joël SAGET.

    Une opération de dératisation la semaine passée dans une résidence de Timisoara a causé trois morts parmi les habitants : un nouveau-né d'une semaine, un enfant de 3 ans et la mère d'un des enfants.

    Une quarantaine de résidents au total ont été admis à l'hôpital depuis le week-end. Trois d'entre eux étaient toujours hospitalisés mardi. Un immeuble où le produit avait été répandu lundi a été évacué, selon le site roumain Click!

    Le parquet de Timisoara a indiqué avoir ouvert une enquête pour homicide, blessures involontaires et trafic de substances toxiques à l'encontre du propriétaire de l'entreprise, qui a été interpellé.

    Une substance toxique mal dosée

    « Des indices existent quant à l'utilisation d'un raticide contenant du phosphure d'aluminium, une substance très toxique ayant des effets létaux en cas d'inhalation et dont l'utilisation requiert une autorisation spéciale », selon le parquet.

    « Des tests ont révélé la présence de phosphure, probablement d'aluminium, dépassant la limite légale à une dose mortelle », a affirmé devant des journalistes Cristina Popa, de l'Agence nationale sanitaire et vétérinaire ANSVSA.

    Il s'agit d'un insecticide destiné à lutter contre les rongeurs dans les silos de céréales, d'après le site roumain.

    Pas de facture

    Cité par l'agence de presse Mediafax, l'avocat du chef d'entreprise a déclaré que son client avait acheté le produit de dératisation « grâce à un contact » qui ne lui avait pas remis de facture. « Mon client savait qu'il était fort, mais il ne savait pas qu'il était toxique ou mortel pour les humains », a déclaré l'avocat Calin Staiculescu.

    L'activité de l'entreprise incriminée avait été autorisée en 2015 mais n'avait plus été vérifiée depuis, a précisé la Direction de santé publique. « Il s'agit d'une totale irresponsabilité », a déploré le maire de Timisoara, Nicolae Robu. La Roumanie est l'un des pays de l'Union européenne les plus affectés par la fraude et la corruption.