Oise : ivre, il arrête des voitures en plein milieu de la rue… dont celle de la police

Un habitant de Margny-lès-Compiègne a été condamné à huit mois de prison ferme, ce lundi, pour avoir insulté des policiers et frappé l’un d’entre eux, le 6 janvier.

L'homme âgé de 30 ans a tapé au carreau d'une voiture de police en plein milieu de la rue. Il a été interpellé non sans mal par les fonctionnaires (Illustration). LP/Frédéric Dugit
L'homme âgé de 30 ans a tapé au carreau d'une voiture de police en plein milieu de la rue. Il a été interpellé non sans mal par les fonctionnaires (Illustration). LP/Frédéric Dugit

    « Je ne me rappelle plus de grand-chose, confesse Fabien G., 30 ans, devant les juges du tribunal de Compiègne, ce lundi. J’avais bu quatre ou cinq verres de whisky et j’allais sortir pour acheter des tubes pour cigarettes. Et puis, c’est le trou noir. Après, je ne comprenais pas pourquoi j’étais en garde à vue. »

    Le trentenaire, fraîchement arrivé à Margny-lès-Compiègne, a été condamné à quatre mois de prison ferme pour avoir insulté et donné un coup de poing à un policier, le 6 janvier. Il était par ailleurs en récidive : en octobre, déjà, ce dernier avait été condamné pour des violences commises sur des voisins, à Ribécourt-Dreslincourt.

    « En dose de bar, cela représente dix verres »

    Le samedi 6 janvier, entre 20h30 et 21 heures, Fabien G. sort de chez lui, après avoir consommé, seul, quelques doses « maison » de whisky. Rue Octave-Butin, une des artères principales de Margny, il titube en plein milieu de la route en double sens. Il tape aux vitres des voitures qu’il croise et vocifère sur les automobilistes. Jusqu’à ce qu’il frappe au mauvais carreau… Celui d’une voiture de police !

    Les policiers sortent donc pour le calmer, mais le perturbateur n’envisage pas de se laisser faire. Il insulte de plus belle les agents et se débat vigoureusement pour ne pas se laisser interpeller, allant jusqu’à frapper au visage un des représentants des forces de l’ordre. Tous les deux se retrouvent au sol, Fabien G. se blesse à la tête et des renforts sont appelés.

    « Il fait des efforts, mais n’y arrive pas seul »

    Il faudra six policiers pour arriver à le conduire au commissariat. Après un passage à l’hôpital pour vérifier que son état de santé était compatible avec la garde à vue, les policiers arrivent à le faire souffler : il a 1,06 mg d’alcool par litre d’air expiré. « En dose de bar, cela représente dix verres, souligne la substitut du procureur. Vous avez six mentions à votre casier judiciaire et un bracelet électronique devait vous être posé en février suite à votre dernière condamnation pour violences ! »

    Son avocate, Me Bénédicte Meunier, a préconisé des soins addictologiques pour son client. « Il s’injecte des doses massives, il enchaîne verre sur verre pour s’alcooliser, il est seul, n’a pas de travail et a dû quitter Ribécourt suite à un conflit de voisinage en octobre, a-t-elle rappelé. Il faut parfois tomber très bas pour se rendre compte des conséquences de son alcoolisme. Il fait des efforts, mais n’y arrive pas seul. Il a besoin d’aide. »

    Son client acquiesce : « Désolé pour les policiers, soupire-t-il. Si vous me donnez une dernière chance, je vais me soigner. » Les juges ont malgré tout décidé de suivre le ministère public : Fabien G. a été conduit en détention à l’issue de l’audience.