Retraites, Steve, Rugy... Macron interpellé dans les Hautes-Pyrénées

Après une rencontre avec François Bayrou, le président est allé ce samedi à la rencontre des Français et a notamment expliqué sa réforme des retraites.

 Depuis deux jours, le président va à la rencontre des Français à l’occasion du Tour de France près des Pyrénées, où il passait lui-même ses étés enfant.
Depuis deux jours, le président va à la rencontre des Français à l’occasion du Tour de France près des Pyrénées, où il passait lui-même ses étés enfant. AFP/Pool/Bob Edme

    « C'est personnel », martèle l'entourage d'Emmanuel Macron. Reste que la petite escapade du chef de l'Etat au pied des Pyrénées, à l'occasion de la treizième étape du Tour de France à Pau, a pris une tournure incontestablement politique. Après un dîner « d'ordre amical » avec le maire centriste François Bayrou, inquiet des refus d'alliances de LREM pour les futures municipales, le président s'est offert ce samedi un bain de foule à Bagnères-de-Bigorre, près de Lourdes, où il passait ses vacances d'été avec ses grands-parents. Mais au détour de ces retrouvailles parfois chaleureuses, avec la boulangerie du village et quelques habitants, Emmanuel Macron s'est confronté à leurs commentaires sur l'actualité. L'occasion pour lui de distiller quelques éléments de réponses aux polémiques récentes.

    L'affaire Rugy

    Malgré une atmosphère plutôt détendue, le président a inévitablement été interpellé sur François de Rugy, tout juste dédouané par une enquête de l'Assemblée qui assure que ses dîners présentés comme fastueux étaient bien « professionnels ». Sur ce point, Emmanuel Macron a promis que « la clarté sera faite dans les prochains jours ». Rappelant « le respect que nous lui port(ons) et que nous lui dev(ons) », il a souligné qu'« il faut qu'il puisse se défendre comme tout citoyen ». La deuxième enquête sur les travaux dans ses appartements de ministre devrait toutefois conclure à la même « légalité ». Or sur ces questions posées par nombre de révélations, les Français semblent plutôt attendre des réflexions morales, aboutissant peut-être à des règles plus strictes en ce qui concerne les frais de représentation.

    La disparition du jeune Steve à Nantes

    Le président a également été questionné sur la disparition à Nantes de Steve Maia Caniço, 24 ans, lors de la Fête de la musique sur fond d' intervention controversée des forces de l'ordre. Emmanuel Macron s'est dit « très préoccupé par cette situation ». « Il faut que l'enquête soit conduite jusqu'à son terme » mais « il ne faut pas oublier le contexte de violences dans lequel notre pays a vécu », a-t-il saisi l'occasion de rappeler, introduisant lui-même le sujet de la crise des Gilets jaunes cette année.

    Les Gilets jaunes

    Et Emmanuel Macron d'enchaîner, interrogé sur les soupçons de violences policières lors de cette fête à Nantes ou du mouvement des Gilets jaunes : « Il ne faut pas oublier que nos citoyens ont été très violents […] Il faut que tout le monde se calme, et qu'on travaille tous ensemble », a-t-il plaidé.

    Les retraites

    « Il faut améliorer la situation sociale des gens », lui a alors lancé un jeune homme. Et Emmanuel Macron de saisir l'occasion : « Regardez la réforme qu'on lance sur les retraites », avec « beaucoup plus de justice […] Le précédent système était injuste », a enchaîné le chef de l'Etat, deux jours après la présentation des préconisations du haut-commissaire Jean-Paul Delevoye. C'est « un premier travail », « il faut déplier ce qui a été proposé, concerter […] et pouvoir porter des décisions qui viendront à la fin de l'année ou au début de l'année prochaine », a-t-il précisé.

    « Il faut qu'on fasse progressivement changer les choses, mais ça va prendre une génération pour avoir un système par répartition (...) plus juste et plus transparent (...) Le système de retraite aujourd'hui protège ceux qui sont dans un statut à vie », face aux « sacrifiés du système » que sont « les femmes, les gens peu formés, les carrières hâchées », a insisté le chef de l'Etat. Et de préciser : « C'est pas la faute des gens » qui sont dans ces « catégories très favorisées » ou « très défavorisées ». Par ailleurs, « ça ne touchera pas du tout les retraités actuels, ça ne touchera pas nos concitoyens à quelques années de la retraite, et après ça ira au rythme où on peut faire avancer les choses. »