Seine-et-Marne : victime d’un swatting, une famille voit débouler plusieurs dizaines de policiers en pleine nuit

Une dizaine d’équipages mobilisés, l’unité d’élite du RAID sur le point d’intervenir, une famille de Bois-le-Roi a vu débarquer des policiers par dizaines, à la suite d’un appel téléphonique bidon. Un canular, baptisé swatting, qui peut coûter très cher à son auteur s’il est identifié.

Illustration. Une trentaine de policiers sont intervenus le lundi 26 février 2024 au domicile d'une famille à Bois-le-Roi. Auparavant, le commissariat de Fontainebleau avait reçu un appel "bidon" indiquant que le père avait tiré sur la mère. LP/Olivier Arandel
Illustration. Une trentaine de policiers sont intervenus le lundi 26 février 2024 au domicile d'une famille à Bois-le-Roi. Auparavant, le commissariat de Fontainebleau avait reçu un appel "bidon" indiquant que le père avait tiré sur la mère. LP/Olivier Arandel

    Ils ne sont pas près d’oublier cette soirée du 26 février dernier. Un couple et leur fils de 16 ans ont vu soudainement débarquer dans leur pavillon de Bois-le-Roi plusieurs dizaines de policiers casqués et armés jusqu’aux dents. Une fois la frayeur passée, ils ont eu l’explication de ce déploiement de forces. Ils ont tout simplement été victimes d’un « swatting », comme l’a révélé le site TF 1 Info. En clair, une très mauvaise plaisanterie qui consiste à faire croire aux forces de l’ordre qu’un événement dramatique est en cours afin de les faire se déplacer en nombre pour rien. Rappelons que cette pratique peut coûter très cher puisque ce délit est passible de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende.

    Tout a commencé par un appel au commissariat de Fontainebleau, peu avant 22h30. A l’autre bout du fil, une voix se présente comme étant celle d’un enfant de 7 ans aux prises avec une situation critique. Il raconte que son père vient de tirer sur sa mère avec une carabine dans leur maison. Il explique à son interlocuteur qu’il s’est enfermé dans sa chambre tandis que son père serait assis dans un fauteuil. Puis, peu après, il prétend entendre les pas de son père dans les escaliers… C’est alors que la communication se coupe.

    Un numéro piraté via le réseau social Discord

    Au commissariat, c’est le branle-bas de combat. En lien avec l’état-major, une dizaine d’équipages sont mobilisés pour converger vers l’adresse du supposé drame : un pavillon à Bois-le-Roi, près de Fontainebleau. Les policiers d’élite du RAID, spécialisés dans les interventions délicates, sont également sollicités. Ils n’auront finalement pas à intervenir. Sur place, les policiers de Seine-et-Marne, qui encerclent la maison, voient surgir sur le pas de la porte une femme en robe de chambre, visiblement décontenancée. Après l’avoir interrogée, ils s’engouffrent dans le pavillon pour inspecter les lieux et s’assurer que tout va bien. Vérifications faites, c’est bien une fausse alerte et le RAID est désactivé.



    A leur retour au commissariat, peu après minuit, les policiers reçoivent un appel provenant du même numéro de téléphone. Cette fois, c’est un homme qui prétend être en Belgique et avoir été victime d’un piratage via le réseau social Discord... Une enquête a été ouverte et confiée au commissariat de police de Fontainebleau.

    En Seine-et-Marne, un scénario similaire s’était produit en novembre dernier à Quincy-Voisins. Cette fois, c’étaient les gendarmes qui avaient débarqué en masse chez une famille, alertés par un appel provenant d’un soi-disant adolescent de 15 ans qui se serait retranché dans sa chambre. « Mon père vient de tuer ma mère et il a un fusil de chasse », implorait-il au téléphone. Sur place, les militaires avaient pu constater qu’il s’agissait d’un canular de mauvais goût.