Les Velcom n'ont pas trouvé leur public

Mis en service le 24 juin, les vélos en libre-service de Plaine Commune enregistrent un démarrage timide. Soixante-six bicyclettes sont louées chaque jour.

Les Velcom n'ont pas trouvé leur public

    Un mois après le lancement des vélos en libre-service de l'agglomération Plaine Commune, difficile de croiser un cycliste sur la bicyclette jaune et noir dans les rues de Saint-Denis, l'Ile-Saint-Denis, La Courneuve ou Aubervilliers. A Plaine Commune, on recensait le 13 juillet, trois semaines après la mise en service, 72 personnes titulaires d'un abonnement annuel et environ 66 utilisateurs par jour. Des chiffres modestes comparés aux 450 vélos disponibles sur les 50 stations des quatre villes équipées.

    « Ne pas négliger l'effet rentrée »

    « Le premier mois d'utilisation n'est pas toujours représentatif », commente-t-on chez le prestataire Decaux qui reconnaît un « souci technique » dans l'édition des cartes d'abonnés le premier mois (voir ci-dessous) . « Il faut le temps que la population s'approprie le vélo et se rende compte de son existence. Et il ne faut pas négliger un possible effet rentrée à partir de septembre. » Reste que les habitants de Plaine Commune ont boudé l'arrivée du Velcom. « C'est un démarrage modeste par rapport au mastodonte Vélib' qui fonctionne très bien pour les liaisons Paris-banlieue, reconnaît Frédéric Medeiros, chargé du dossier à la mairie d'Aubervilliers, tout en refusant tout jugement trop hâtif. Les habitants donnent sans doute la priorité au Vélib' et le principe du double abonnement à 29 â?¬ est un frein, tout comme le dispositif, un peu plus compliqué. »

    Car contrairement à son frère gris souris, toutes les stations Velcom ne sont pas équipées d'un système d'abonnement courte durée. « Enfourcher un vélo, ça ne s'improvise pas ! estime, lui, François Quieffin, secrétaire de l'Association des usagers des transports à Plaine Commune. Il faut déjà savoir en faire, connaître le Code de la route et ne pas avoir peur. Et si en plus il faut s'engager dans un processus de paiement avec une carte, une caution ou un abonnement, c'est encore une autre affaire. Rappelons qu'en Seine-Saint-Denis, 50 % de la population n'a pas de voiture », explique l'associatif, qui dénonce aussi le manque de pistes cyclables dans l'agglo. Maigre consolation, Velcom aurait plus d'allure que son aîné parisien. « Les habitants le trouvent plus élégant que le Vélib'», glisse-t-on à la mairie d'Aubervilliers.