Leur HLM prend l'eau

Leur HLM prend l'eau

    Une quinzaine d'habitants du 5, allée Charles-Grosperrin à Aubervilliers s'apprêtent à passer trois jours complets sans électricité. En cause, dénoncent-ils, l'insalubrité de leur immeuble de l'OPHLM de la ville à deux pas de l'arrêt de métro Fort-d'Aubervilliers. Après les importantes intempéries de la soirée de mardi, la rupture d'un joint de canalisation a entraîné un écoulement d'eau dans les locaux techniques. Les compteurs électriques, mouillés, ont disjoncté. Il faudra attendre encore deux jours, le temps du séchage, pour rétablir le courant.

    Trois jours sans électricité

    Pour la dizaine de familles concernées dans l'immeuble, c'est l'incident de trop. « L'installation électrique date des années 1960 et visiblement n'est pas aux normes, affirme Amina Demnati, locataire d'un trois-pièces depuis 1995. Dans la cuisine, je ne peux pas brancher le frigo et la machine à laver en même temps. En février, j'ai vu une prise électrique s'enflammer sous mes yeux. » Et les ennuis ne se limitent pas à l'électricité. La fuite de canalisation de mardi n'est pas la première. Dans sa cuisine, le mur est gondolé par des infiltrations.

    «S'il n'y avait que cela ! ajoute sa voisine, Sonia Mosli. Il y a quelques mois, mon fils est tombé nez à nez avec un rat dans la salle de bains. Avec les infiltrations, les murs sont fragilisés, des chemins se creusent entre les étages. »

    « Je sais que pour les habitants, c'est dur de se retrouver sans électricité, compatit le chef de secteur de l'OPHLM, Joseph Manette, mais on répond au plus vite à leurs problèmes. Parfois même quand ils ont lieu dans les parties privatives et même quand ils nous insultent. » A l'OPHLM d'Aubervilliers, propriétaire des murs, on met en avant les difficultés à gérer un parc de 7 800 logements sociaux. « On ne baisse pas les bras, on n'abandonne pas le quartier, se défend Sylvie Hautière, la secrétaire générale. Mais 80 % du parc a plus de trente ans. Il y a beaucoup d'aménagements pour sécuriser, limiter les nuisances. A chaque départ de locataire, des travaux sont menés pour remettre les logements aux normes. Il faudrait aller plus loin, mais aujourd'hui les crédits de l'Etat pour la rénovation urbaine sont bloqués. »