Fans de « Star Wars », mais pas que… Qui sont les participants du premier Championnat de sabre laser ?

Événement ce week-end à Metz, où se déroule le premier Championnat de France de sabre laser de l’histoire. Six Franciliens, dont deux de Cormeilles-en-Parisis, y participeront avec l’espoir d’entrer dans l’histoire.

Le club de Cormeilles-en-Parisis sera bien représenté au premier Championnat de France de sabre laser avec deux participants et un arbitre. LP/Frédéric Van de Ponseele
Le club de Cormeilles-en-Parisis sera bien représenté au premier Championnat de France de sabre laser avec deux participants et un arbitre. LP/Frédéric Van de Ponseele

    Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine… Tel pourrait être les premiers mots qu’on entendra ce week-end à Metz (Moselle), qui accueille le tout premier Championnat de France de sabre laser de l’histoire. Une reconnaissance sportive pour une pratique apparue en 2015 en France avant d’être intégrée à la Fédération française d’escrime (FFE) en 2018. En 2021, quelque 3 000 adeptes répartis dans 150 clubs s’adonnaient à cette discipline.

    « C’est la première fédération au monde a intégré le sabre laser, explique William Smets, le référent de la discipline en Île-de-France. Cela veut dire que le Championnat de France à Metz sera la première compétition officielle au monde puisqu’il n’existe pas encore de Championnat d’Europe et encore moins du monde. »



    En Moselle, l’Île-de-France aura six représentants dont William Smets, qui espère devenir le premier champion de France. « Quand il a été question d’intégrer le sabre laser à la Fédération, on est venu me chercher pour savoir si ce projet m’intéressait. Venant de l’escrime artistique, je voyais une suite logique et une réelle cohérence. Alors j’ai foncé. »

    À 33 ans, ce prof des écoles se lance dans l’aventure à bras-le-corps. « J’ai commencé par monter un club à Cormeilles-en-Parisis, explique-t-il. Au départ, je n’avais que deux élèves. Aujourd’hui, j’en compte 20 chez les adultes (dont 5 femmes) et 15 chez les enfants. »

    Un sport qui prône la mixité

    Mieux, William Smets a monté une autre structure dans la ville voisine, Franconville, toujours dans le Val-d’Oise. « La plupart de mes élèves sont adhérents des deux clubs, sourit l’intéressé. Cela nous permet d’avoir des créneaux horaires pour nos entraînements tous les jours de la semaine en jonglant avec les deux villes. »

    Il ne faut pas être fan de « Star Wars » pour se lancer dans l’aventure du sabre laser. « Attention, la Fédération a été très claire avec nous, explique William Smets. Nous n’avons pas le droit d’utiliser le langage de la série. Par exemple, on va parler de chevaliers de la lumière à la place de Jedi. » D’ailleurs, Disney ne goûte que modérément aux compétitions de sabre laser qui sont tenues par des associations comme Saber League en Angleterre, Ludosport en Italie ou encore TPLA aux États-Unis. « Il y a eu des accidents lors de ces compétitions. Certains se sont retournés contre Disney qui a décidé de ne pas reconnaître ces combats. »

    C’est pour toutes ces raisons que la FFE a décidé de franchir le pas. « La Fédé a eu la volonté de sécuriser au maximum la discipline et de la codifier, reprend William Smets. Cela passe déjà par la tenue mais aussi lors des assauts où on ne peut pas porter les coups. » Comme en escrime, le vainqueur est celui qui arrive le premier à 15 points. Pour y parvenir, il faut toucher son adversaire au milieu d’une arène. Une touche à la main rapporte un point, aux bras et aux jambes, 3 points et à la tête ou au torse, 5 points. L’assaut se termine au bout de trois minutes si personne n’a atteint les 15 points.

    Tout le monde peut développer sa propre technique. « On m’a fait un retour d’une compétition où un ancien gymnaste aurait fait un saut périlleux pour passer derrière son adversaire et le toucher dans le dos, explique William Smets. Ce coup est parfaitement autorisé. »

    « Ce n’est pas moi qui suis dans l’arène mais celui qui est sous le masque »

    Le sabre laser est tellement simple qu’il séduit quasiment instantanément celui qui le découvre. Comme Elric (26 ans), qui sera le deuxième qualifié pour Cormeilles-en-Parisis aux Championnats de France. Avec son masque d’escrimeur qui représente la tête d’un chevalier, le jeune homme pratique le sabre laser depuis le début. « J’étais le premier élève de William, précise-t-il. Je n’aimais pas le sport à la base. À l’école, le sport me faisait souffrir. C’est ma copine qui m’a convaincu de venir car j’étais un fan de Star Wars. Dès les premières séances, j’ai été convaincu que c’était ça qu’il me fallait. Depuis, j’ai perdu 15 kg et j’ai gagné de la confiance en moi. »

    Et si le tout premier champion de France de sabre laser était une championne ? Car l’autre originalité de la discipline provient de la mixité. Ainsi, les hommes et les femmes concourent dans la même discipline. Comme Marine (17 ans), l’une des plus jeunes du club de Cormeilles. « Je ne connaissais pas du tout Star Wars, explique la costumière de profession. C’est une ambiance tellement bienveillante. Ce sport ressemble à un jeu et on s’amuse beaucoup. Et je trouve les assauts tellement élégants. Cela fait presque penser à du théâtre. »



    Pour Yann (38 ans), qui sera arbitre lors du Championnat de France, le sabre laser lui a sauvé la vie. « J’ai fait 8 malaises cardiaques, car je ne faisais pas de sport et je mangeais très mal, explique ce geek, ingénieur en cybersécurité de profession. Je passais des heures derrière mon écran et je dormais peu. Quand je suis arrivé à la salle, j’ai galéré et j’ai eu du mal à finir le premier cours, mais j’ai adoré. Ici, on n’a pas peur du regard des autres. Ce n’est pas moi qui suis dans l’arène mais celui qui est sous le masque. Je dois tellement de choses au sabre laser que je m’en suis fait un tatouage sur le mollet. »

    François-Emmanuel n’a pas peur d’en parler à ses collègues. « J’en parle sans honte, sourit l’informaticien de 41 ans. C’est vraiment fun. On ne se prend pas au sérieux, tout en faisant les cours sérieusement. C’est le sport idéal pour tous ceux qui n’aiment pas le sport. Ça nous désinhibe beaucoup. » Ce week-end à Metz, on attend 60 participants. Que la force soit avec eux…