France-Maroc (2-0) : les Bleus en finale, une délicieuse habitude

Ce mercredi au Qatar, l’équipe de France s’est qualifiée pour sa deuxième finale de Mondial consécutive, grâce à son succès sur le Maroc (2-0). Dans l’histoire du sport français, c’est colossal. Dans celle du football, c’est immense.

    Avec les Bleus, l’été et les possibles ne s’arrêtent jamais même si d’un point de vue strictement français, la saison du froid glace le pays. Les Bleus tenteront de réchauffer l’atmosphère en offrant un Noël avant l’heure, ce dimanche, une semaine avant le vrai. Ils ont des doudounes d’émotions à distribuer, des plaids de joie à mettre chez soi, des couvertures pour tout et pas seulement parce que Raphaël Varane tient la maison derrière quand ça tangue, un soir où les turbulences ont été régulières.

    Quatre ans après la deuxième étoile, ils reviennent en finale, contre l’Argentine, pour en glisser une nouvelle sous leurs semelles déjà dorées. Ces gens-là vivent d’habitude, celle-là est sublime et ils ne doivent pas la changer. Pour 2026, désignez entre vous un finaliste et les Bleus viendront se frotter à lui, Kylian Mbappé en tête.

    Soixante après le Brésil de Pelé, l’équipe de France s’engagera ce dimanche dans une possibilité de doublé historique et dantesque. C’était une Coupe du monde à seize équipes là où il y en a le double désormais sur une planète où tous les footballs progressent. Le Maroc vient de le montrer brillamment, sortant après un parcours délicieux et après une demi-finale où il aura été à la hauteur. L’exploit des Bleus se situerait beaucoup plus haut que celui des Brésiliens. Si aucun lauréat n’a réussi cet enchaînement depuis 60 ans, il y a bien une raison.

    Deschamps, l’homme des triomphes

    Il faut le dire à ceux qui l’ont tenté : ils n’avaient pas avec eux la deuxième fois Hugo Lloris, Raphaël Varane, Antoine Griezmann, Olivier Giroud et Kylian Mbappé, les rescapés de l’équipe type de la Russie, monstres sacrés qui jouent les prolongations. Le spectacle marche bien, c’est complet, tout le monde veut voir ça. Ces cinq mousquetaires de la distribution du bonheur établissent un pont entre 2018 et 2022 et ils font le voyage en rêve, un bilan carbone admirable.



    Un expert en tout et principalement en exploits les entoure, avec Didier Deschamps. Le Basque va disputer ce dimanche sa troisième finale de Coupe du monde depuis 1998, la deuxième comme sélectionneur national. C’est l’homme des triomphes, qui possède un fluide incomparable, et transforme ses compétences en magie bleue. Même nous, il nous arrive de nous faire avoir, quand il part au Mondial avec un milieu de terrain qui ne l’a jamais disputé, des forfaits qui s’accumulent, des postes sans doublure dès le premier match et la blessure de Lucas Hernandez. Ils sont en finale sans suspendu, sans nouveau blessé et pourront même récupérer, si tout va bien, Adrien Rabiot et Dayot Upamecano, malades cette fois.



    Ce remaniement improvisé est peut-être la cause de ce match de souffrance pour les Bleus, ballottés de la 35e à la 70e. Ils ont commencé de manière inespérée avec un but rapide, comme un scénario écrit d’avance (celui tracé la veille par Lloris en conférence de presse) avant de ne plus tourner les pages et de sembler perdus au milieu du film.

    Après leur but et malgré les meilleures situations, ils ont subi la furia marocaine de joueurs que la rumeur annonçait bouillis et qui une nouvelle fois ont démontré un courage et une abnégation considérables. On ne sait pas si c’est possible, mais on emporterait bien un peu de cet esprit africain en finale. Face à l’Argentine de Leo Messi, les Bleus ne devront manquer de rien.