Bezons : l’arrivée de la police municipale va faire monter les impôts

Le coût de la future police municipale est estimé à 800 000 € par an. Dans un contexte financier « contraint » par les baisses de dotations de l’Etat, la ville pourrait bien augmenter la fiscalité de 5 à 8 %.

 Bezons, en 2011. Le maire (PCF) Dominique Lesparre montait déjà au créneau pour dénoncer la baisse des effectifs policiers sur sa ville.
Bezons, en 2011. Le maire (PCF) Dominique Lesparre montait déjà au créneau pour dénoncer la baisse des effectifs policiers sur sa ville. LP/Aurélie Foulon

    Dans un sondage réalisé en 2016, 35 % des Bezonnais, notamment les 18-45 ans, s'étaient dits prêts à consentir à une hausse d'impôts pour la création et le développement d'une police municipale*. En 2018, c'est bien ce qui pourrait se passer. Dans le cadre du débat d'orientations budgétaires (DOB), le conseil municipal a approuvé à la majorité une hausse d'impôt « la plus modérée possible » de 5 à 8 %. Un effort demandé dans un « contexte financier contraint » pour permettre de financer la police municipale dès cette année (voir encadré).

    Celle-ci est particulièrement attendue par bon nombre d'habitants depuis la transformation du commissariat en simple poste de police. En novembre 2016, le maire (PCF) Dominique Lesparre, qui s'y était pendant longtemps opposé, avait finalement décidé de se ranger derrière l'avis de ses administrés ayant répondu à cette enquête sur la sécurité. Bezons candidate malheureuse à l'expérimentation de la police de sécurité du quotidien est ainsi l'une des dernières villes du Val-d'Oise à accueillir une police municipale. Son coût annuel est estimé à 800 000 €. Son chiffrage définitif est en cours de finalisation et sera connu (tout comme les taux exacts d'impôts locaux) lors du vote du budget dans quelques semaines.

    Des dotations gelées

    Lors du conseil municipal, Dominique Lesparre s'est fortement inquiété « de la rafale des disparitions des dotations pour les communes », justifiant ainsi cette « petite hausse » de l'impôt local qui n'avait pas augmenté depuis huit ans. En effet, outre l'incertitude liée à la suppression progressive de la taxe d'habitation (qui représente 12 % des recettes de Bezons) censée être compensée par l'Etat, les villes font face à un gel des dotations après quatre années de baisse consécutive. Elles se voient par ailleurs attribuer de nouvelles compétences, comme le dédoublement des classes de CP (qui concerne sept classes à Bezons). Ce qui n'empêche pas la collectivité de se lancer dans des investissements « ambitieux », comme le démarrage des travaux du futur stade des Berges de Seine, de la salle polyvalente ou encore la poursuite des travaux du futur cœur de ville, avec notamment l'extension du parc Bettencourt.

    « La hausse des taux de la fiscalité locale aurait mérité de faire l'objet d'une plus large concertation, notamment avec les habitants dans le cadre d'une démocratie participative », a estimé l'adjointe, Nessrine Menhaouara, à la tête du groupe des socialistes qui a voté pour ce DOB. Ce dernier n'a pas été plébiscité par une partie de la droite.

    * Etude réalisée à la demande du maire par le cabinet Stratécom sur le rapport des Bezonnais à la sécurité dans leur ville

    La police municipale ne sera pas armée