Val-de-Marne : trois sénateurs à gauche, deux pour les Républicains et un à l’UDI

Ce dimanche, les 2 149 grands électeurs du Val-de-Marne ont désigné trois sénateurs de gauche, deux chez les Républicains et un UDI.

 Créteil, ce dimanche. Christian Cambon LR, Catherine Procaccia LR, Laurence Cohen PCF, Pascal Savoldelli PCF, Sophie Taillé-Polian PS sont les nouveaux sénateurs du Val-de-Marne. Laurent Lafon UDI a également été élu mais n’était pas ce dimanche à la proclamation des résultats en préfecture.
Créteil, ce dimanche. Christian Cambon LR, Catherine Procaccia LR, Laurence Cohen PCF, Pascal Savoldelli PCF, Sophie Taillé-Polian PS sont les nouveaux sénateurs du Val-de-Marne. Laurent Lafon UDI a également été élu mais n’était pas ce dimanche à la proclamation des résultats en préfecture. LP/Agnès Vives

    Des accolades, des photos, des félicitations. L'ambiance des jours de victoire était au rendez-vous… à gauche ce dimanche dans le Val-de-Marne. Une heure avant la proclamation des résultats des sénatoriales, les élus savaient déjà. L'union de la gauche a payé et permet d'emporter trois sièges, devant les Républicains, deux sièges, et l'UDI, un.

    La gauche garde trois sénateurs. C'est moins qu'en 2011 (quatre). Mais le contexte n'est pas le même et l'affaire était loin d'être simple. La liste d'union PCF-PS-EELV-Gauche citoyenne, menée par la sortante communiste Laurence Cohen, 64 ans, se place en tête du scrutin (780 voix), soit 119 voix d'avance. « Ce rassemblement a montré la volonté de s'opposer aux mauvais coups du président Macron », analyse, ravie, la tête de liste.

    C'est d'ailleurs ce à quoi compte bien s'attaquer le nouveau parlementaire élu, Pascal Savoldelli, 55 ans. Le vice-président PCF du département, qui avait échoué aux législatives en juin, — « je n'ai aucun rétroviseur en politique », se défend-il —, fait ainsi son entrée au Parlement. Sans pour autant quitter le Département, juste la vice-présidence aux finances, loi sur le non-cumul oblige.

    Enfin, le PS 94 réussit le tour de force d'avoir un deuxième parlementaire, avec Sophie Taillé-Polian, 44 ans. « L'union, ça gagne », se félicite la conseillère régionale, élue à Villejuif, satisfaite d'avoir « relevé le défi » et prête à se battre « pour préserver les services publics ».

    La droite sauve ses sortants. Mais ne va pas au-delà. La liste menée par Christian Cambon avec 661 voix ne passe pas le fameux 3 e siège visé, qu'aurait pu occuper Didier Gonzales, maire de Villeneuve-le-Roi. « On savait que ça allait être très difficile, avoue le patron des LR, 69 ans. Certains soutiens nous sont peut-être arrivés tardivement. » En clair? Le maire LR de Saint-Maur, qui regrettait cet été la division avec l'UDI, n'a annoncé son soutien que ce samedi.

    Catherine Procaccia, autre sortante LR, 67 ans, réélue, confirme : « le 3 e siège était tendu. » Et alors qu'elle avait annoncé pendant la campagne laisser la place à mi-mandat, ce dimanche, la parlementaire n'est plus aussi sûre. « C'était si on avait eu trois sièges pour passer la main à une jeune femme, élue minoritaire (Aurélie Philippe à Ivry NDLR), rappelle-t-elle. Là, j'en sais rien. »

    L'UDI tient sa revanche. Sans député, après les législatives, le parti centriste entre bel et bien au Parlement. Un pari mené par Laurent Lafon, maire de Vincennes et conseiller régional, qui avait échoué de 40 voix en 2011.

    Absent lors de la proclamation des résultats en préfecture — il « n'aime pas cette ambiance » —, le nouveau sénateur de 51 ans « fêtait sa victoire à Vincennes ». « Ce n'est pas une revanche, c'est la suite d'une histoire, souligne Laurent Lafon. Une élection sénatoriale se construit dans le temps. Le besoin de renouvellement a joué et c'est un vote qui n'est plus uniquement d'étiquette. »

    Touché par le cumul, le nouveau parlementaire a prévu d'abandonner la région mais restera conseiller municipal de Vincennes.

    LREM échoue à la porte. « Il s'en est fallu de peu, c'est dommage », se désole Pascale Luciani-Boyer, tête de liste pour le parti de la majorité présidentielle, qui réunit 126 voix. LREM paie la division avec le MoDem (89 voix). Didier Dousset, tête de liste centriste, qui se revendiquait de la majorité présidentielle, a, ce dimanche, « fait part aux nouveaux sénateurs de sa volonté de travailler avec eux afin de garantir l'autonomie de nos collectivités en ces temps difficiles pour les finances locales ».

    Le FN progresse. C'est une des surprises du scrutin. Le parti frontiste réunit 48 voix. « Plus du double par rapport à 2011, et près du double du nombre de nos élus, rassemblant au-delà du nombre théorique de nos grands électeurs », se félicite François Paradol, tête de liste et secrétaire départemental.

    37 abstentionnistes. « Unique dans les annales », selon Christian Cambon. Ajouté aux 90 blancs et nuls. Qui sont ces grands électeurs qui ont boudé les neuf listes en présence? Une chose est sûre, les 37 en seront de 100 € de leur poche. Le vote est obligatoire.