Houdan : l’opération coup de poing des anti-abattoir tourne à l’échauffourée

Dans la nuit de mercredi à jeudi, une soixantaine de militants de la cause animale se sont introduits à l’intérieur de l’abattoir Guy-Harang. Ils ont été délogés par les gendarmes.

 Houdan, ce jeudi. Ces militants de la cause animale ont été placés en garde à vue après s’être introduits dans l’enceinte de l’abattoir Guy-Harang.
Houdan, ce jeudi. Ces militants de la cause animale ont été placés en garde à vue après s’être introduits dans l’enceinte de l’abattoir Guy-Harang. LP/MG.

    Une nouvelle fois, l'abattoir Guy Harang de Houdan a été la cible d'une opération des militants de la cause animale. Dans la nuit de mercredi à jeudi, cet établissement spécialisé dans la découpe du porc a été occupé par 66 membres de 269 Libération animale, une association antispéciste* en guerre, entre autres, contre les abattoirs. Il y a quelques mois, c'était l'association L214 qui avait ciblé les lieux et installé des caméras sur les chaînes d'abattage pour démontrer la maltraitance exercée sur les porcs.

    Vers 2 h 30, les militants se sont introduits dans l'enceinte de l'abattoir, direction « le couloir de la mort », ce corridor qui conduit les animaux vers les pièces où ils sont endormis avant d'être tués. Ils ont été aperçus par du personnel qui a alerté les gendarmes. Ces derniers sont arrivés en nombre jusqu'à 4 heures. « Nous craignions des échauffourées entre les deux partis. C'était tendu », raconte un militaire qui a participé aux opérations.

    Les forces de l'ordre ont interpellé 5 personnes pour violation de domicile. Selon une source proche du dossier, des gendarmes ont été pris à partie par des militants. « Nous avons été matraqués et violemment délogés », rétorque Sophia, membre de cette association lyonnaise qui prône l'usage de « l'action directe et de la désobéissance civile » pour faire défendre leur cause.

    L'affaire aurait pu en rester là. Mais à la suite de la garde à vue de leurs camarades, des militants, rejoints par des dizaines d'autres, se sont rendus devant la gendarmerie de Houdan, mobilisant des dizaines de militaires qui craignaient un envahissement de leurs locaux.

    5 personnes seront jugées le 2 juillet pour violation de domicile

    « Ils ne le savent pas mais nous leur avons évité une bataille rangée, explique l'un d'entre eux. Car des agriculteurs au courant de leur présence ont voulu débarquer en nombre pour en découdre avec eux. On a frôlé la bagarre générale. »

    Finalement les cinq personnes gardées à vue ont été libérées dans la journée. Elles sont convoquées le 2 juillet au tribunal de Versailles. Là aussi, un service d'ordre particulier devrait les attendre.

    *L'antispécisme considère qu'il ne doit pas y avoir de différence de traitement entre l'homme et les animaux qui doivent jouir de mêmes droits et être considérés comme des « individus libres ».