Nandy : les propriétaires du bar tabac sous le choc après un énième braquage

Deux jeunes hommes au visage dissimulé ont braqué la femme, qui tenait le multiservice de Nandy, ce vendredi matin. Ils sont repartis avec du tabac et le fonds de caisse.

 Nandy, ce vendredi matin. Didier, le père, et Samantha, sa fille, tiennent le coup malgré les nombreux braquages dont ils ont été victimes.
Nandy, ce vendredi matin. Didier, le père, et Samantha, sa fille, tiennent le coup malgré les nombreux braquages dont ils ont été victimes. LP/P.D.S.

    Samantha, fébrile, a bu beaucoup de cafés ce matin. « Je n'arrête pas », confie la trentenaire « très choquée » après le braquage dont elle a été victime ce vendredi matin, dans le multiservices familial situé au cœur de Nandy.

    « Il était environ 7 h 50, témoigne-t-elle. Deux individus sont entrés et m'ont menacée, ainsi qu'un client, avec une machette et un pistolet. Ils ont exigé la caisse. Le montant ne les a pas satisfaits, alors ils m'ont demandé des cartouches de cigarettes. Je leur ai donné ce qu'ils voulaient. Dans ces cas-là, on obéit pour que cela se termine au plus vite. J'étais tellement tétanisée que je n'ai rien pu dire mais une fois qu'ils sont repartis, mes jambes m'ont lâchée et je suis tombée. »

    Les deux jeunes se sont enfuis à vélo

    Le braquage n'a pas duré « plus de trois minutes ». Les deux jeunes hommes, l'un de type africain et l'autre de type européen, longilignes, d'une taille d'environ 1m80 et au visage dissimulé par un foulard remonté jusqu'aux yeux, se sont enfuis à vélo, avec leur butin estimé à environ 2 000 euros. « Ils zigzaguaient comme s'ils fêtaient leur vol », soupire la commerçante.

    Dans la famille, on se montre « fataliste », comme dit Didier, le père. « Cela fait 35 ans que je suis là. On a dû subir près d'une quinzaine de braquages et un cambriolage, estime-t-il. Ce n'est pas qu'on s'habitue mais on ne veut pas que cela nous donne l'envie d'arrêter. »

    « Baisser les bras reviendrait à faire gagner les voleurs »

    « Baisser les bras reviendrait à faire gagner les voleurs, approuve sa fille. Heureusement, nous avons des amis qui nous entourent. » Les deux commerçants saluent aussi l'intervention rapide, ce vendredi, de la police nationale et de la police municipale, et le soutien du maire.

    Si ce braquage s'est fait sans violence physique, Samantha et son père ont connu, par le passé, des braqueurs autrement plus agressifs.

    « Une fois, nous avons été pris en otage, avec une arme braquée sur nos tempes. Une autre fois, j'ai été attrapée par le cou et traînée par terre », rappelle la trentenaire.

    « Cela arrive toujours en cette période de l'année, le matin, constate le gérant. Mais les voleurs ont changé. Il y a quelques années, on avait affaire à des professionnels. Aujourd'hui, ce sont des petits jeunes et c'est d'autant plus inquiétant quand ils portent des armes. »

    La sécurité du commerce a pourtant été renforcée « au maximum. Mais contre les braquages, on ne peut rien », se désole Didier.