« C’est très dur à avaler » : Saint-Denis enrage à cause d’une formule qui le prive de montée en National 3

Malgré quatre points supplémentaires sur Torcy au classement des deux groupes de R1 en Ligue de Paris-Île-de-France, Saint-Denis doit laisser la montée en National 3 au club seine-et-marnais. Celui-ci compte un point de plus dans une formule de mini-championnat décisive entre les mieux classés.

Champion du group B de R1, l'US Saint-Denis d'Albert Baning n'évoluera pourtant pas en N3 la saison prochaine. (Photo by Emma da Silva/Icon Sport)
Champion du group B de R1, l'US Saint-Denis d'Albert Baning n'évoluera pourtant pas en N3 la saison prochaine. (Photo by Emma da Silva/Icon Sport)

    L’épilogue du championnat Régional 1 de la Ligue de Paris-Île-de-France a offert du suspense jusqu’à la dernière minute du temps additionnel ce week-end. Avant que joueurs et dirigeants s’enquièrent des différents résultats. C’est finalement Torcy, battu 4-1 par Yerres-Crosnes, qui est sorti vainqueur de son match à trois avec l’Espérance Aulnaysienne et Les Ulis dans le groupe B puis de son duel à distance avec Saint-Denis, leader du groupe A, pour décrocher l’unique ticket d’accession en N3. Un drôle de dénouement puisque Torcy a fini en tête du groupe B avec 39 points en 22 journées alors que Saint-Denis en compte… 43 !

    Comment en est-on arrivé là ? Pour définir l’obtention du seul billet d’accession, la FFF avait proposé l’an dernier aux Ligues ayant plusieurs groupes de choisir leur mode de montée entre une finale entre les meilleurs des deux groupes ou un mini-championnat entre le premier de chaque groupe et les équipes classées de la 2e à la 6e place (en comptabilisant les résultats obtenus contre elles au cours de la saison). Si la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes avait opté pour la première formule, celle de Paris-Île-de-France, Bretagne et Grand Est (3 groupes), ont, elles, privilégié la seconde. Et dans ce mini-championnat entre les clubs classés de la 2e à la 6e place, Torcy récolte 17 points alors que Saint-Denis n’en a glané que 16…



    « La déception est immense, car nous avons réalisé une grosse saison en restant en tête du championnat de la 3e à la dernière journée mais on ne monte pas, confie Lacina Karamoko, l’entraîneur de Saint-Denis. Il y a un peu de colère même si on ne veut pas se chercher d’excuses. Je ne sais pas comment je vais retrouver mes joueurs pour notre dernier match de la saison en Coupe de France (2e tour en juin)… Je vais perdre des éléments importants de l’équipe, il faut tout reconstruire… »

    « L’équipe la plus méritante, c’était la nôtre »

    Il ajoute : « C’est dommage, car l’équipe la plus méritante, c’était la nôtre. Nous avons fait preuve de plus de régularité. Si la réserve de Créteil s’était imposée contre celle du Paris FC (1-1) et avait donc fini dans le top 6 du groupe B, nous serions montés… Les règles sont bizarres même si on les connaissait dès le début de la saison. Il n’y a pas d’équité sportive. »

    Un sentiment partagé par le milieu défensif Albert Baning (39 ans), passé par le PSG (2006-2007 et 2010). « C’est très dur à avaler, souffle l’ancien pro. On a fait le job toute la saison, et au final, on ne monte pas. Nous possédions 10 points d’avance sur le 2e de notre groupe à trois journées de la fin, On s’est peut-être relâché… Nous sommes vraiment malchanceux. Le règlement est difficile à accepter. Une finale sur terrain neutre aurait été plus équitable. »

    Du côté de Torcy, club formateur de Paul Pogba, on se félicite de cette accession acquise au bout d’un long suspense tout en ayant une pensée pour l’autre champion de R1 qui restera à quai. « Si on se met à la place de Saint-Denis, on peut être frustré, avoue le président Mickaël Robert. Cela m’aurait semblé plus logique sportivement de disputer une finale entre les deux champions des deux groupes mais ce n’est pas nous qui dictons les règles. Les planètes se sont alignées lors des deux dernières journées. Nous bénéficions d’un concours de circonstances qui nous a provoqués des montagnes russes d’émotion. Au final, on est très heureux de retrouver le N3 après l’avoir quitté lors de l’année du Covid (2020). »