Élections européennes 2024 : qui sont les 8 principales têtes de liste ?

À l’approche du scrutin du 9 juin, lors duquel pas moins de 38 listes s’affrontent, Le Parisien-Aujourd’hui en France vous présente les huit principales têtes de liste qui veulent siéger à Strasbourg et Bruxelles.

Parmi les 38 listes enregistrées pour les élections européennes, huit font la course en tête. Le Parisien-DA/AFP, SIPA
Parmi les 38 listes enregistrées pour les élections européennes, huit font la course en tête. Le Parisien-DA/AFP, SIPA

    Ils sont 38 sur la ligne de départ. Trente-huit listes ont été validées pour les élections européennes du dimanche 9 juin, c’est quatre de plus que lors du précédent scrutin en 2019. Parmi elles, huit sont affiliées à des partis politiques historiques et en tête des intentions de vote dans les sondages, c’est celles que nous avons choisi de vous présenter.

    Léon Deffontaines (Parti communiste)

    Adhérent du mouvement Jeunes communistes en 2013, Léon Deffontaines a commencé son parcours politique en tant que candidat aux élections municipales 2014 à Amiens (Somme) sur la liste Lutte ouvrière, sans être élu. Il a continué à militer au sein des Jeunes communistes jusqu’à en devenir secrétaire national entre 2019 et 2023.

    En parallèle, le jeune homme de 28 ans avait officié comme porte-parole de Fabien Roussel lorsque celui-ci était candidat à l’élection présidentielle en 2022. Lors de sa nomination en tant que tête de liste aux européennes, à l’été 2023, il a également été promu porte-parole du Parti communiste.

    Manon Aubry (La France insoumise)

    Après avoir été présidente de la section de l’Unef au sein de Sciences-po, Manon Aubry a longtemps travaillé pour des ONG comme Médecins du Monde ou Oxfam France. Âgée de 34 ans, elle n’était pas membre de La France insoumise avant d’être désignée tête de liste du parti pour les élections européennes 2019, en décembre 2018. C’est à ce moment qu’elle a adhéré au mouvement, pour lequel elle a été élue députée européenne en mai 2019 et repart à nouveau en campagne.



    Coprésidente du Groupe de la Gauche au Parlement européen, elle a notamment dénoncé les régimes fiscaux européens avantageux, en particulier ceux du Luxembourg. Elle s’était fait remarquer en offrant en 2019 à l’ancien président de la Commission européenne Jean-Claude Junker, luxembourgeois, un sac rempli de faux billets de 500 euros. Soutien des actions de désobéissance civile, elle avait d’ailleurs reçu un blâme de la présidence du Parlement la même année, après avoir incité le groupe Extinction Rébellion à occuper les lieux.

    Raphaël Glucksmann (Parti socialiste et Place publique)

    Avec 44 ans au compteur, Raphaël Glucksmann est le plus âgé des huit principales têtes de liste pour les élections européennes. Ancien journaliste, il a commencé son parcours en politique à 4 000 km de la France, en Géorgie. Conseiller du président Mikhail Saakachvili entre 2008 et 2012, il a ensuite déménagé en Ukraine où il a notamment conseillé Vitali Klitschko, le maire de Kiev qui souhaitait à l’époque se lancer dans la course à la présidentielle.

    Il a participé en 2018 à la fondation du mouvement Place publique, pour lequel il est à nouveau tête de liste cette année, après avoir été élu député européen en 2019. Durant cette législature, il a notamment exercé en tant que président de la Commission spéciale sur l’ingérence étrangère dans l’ensemble des processus démocratiques de l’Union européenne, y compris la désinformation.

    Marie Toussaint (Les Écologistes et Europe Écologie Les Verts)

    Elle est la tête de liste qui a réussi à faire condamner l’État. Marie Toussaint, 38 ans, s’est engagée dès 2005 auprès des Verts, avant de devenir cosecrétaire des Jeunes Verts entre 2010 et 2011.

    Fondatrice de l’association Notre affaire à tous, elle s’est fait connaître en attaquant l’État en justice pour dénoncer son inaction face au réchauffement climatique. L’association a obtenu gain de cause en 2021 devant le Conseil d’État, qui avait enjoint l’État à prendre « toutes mesures utiles » pour renforcer la lutte contre le réchauffement climatique.

    Dans le même temps, Marie Toussaint a été élue députée européenne en 2019, alors qu’elle se trouvait en quatrième position sur la liste de l’écologiste Yannick Jadot. Elle est depuis vice-présidente du groupe vert au Parlement européen.

    Valérie Hayer (Renaissance)

    C’est la représentante de la majorité. Valérie Hayer, députée européenne élue en 19e position sur la liste de Nathalie Loiseau en 2019, repart pour un tour cette fois en tant que tête de liste. Originaire de Mayenne, c’est là que cette fille d’agriculteurs a commencé sa carrière politique, en tant que conseillère municipale dès 2008 dans sa commune de Saint-Denis-d’Anjou, mandat pour lequel elle a été reconduite en 2014. Elle a également été élue conseillère départementale, toujours en Mayenne, en 2015, après avoir milité à l’UDI Jeunes.



    L’eurodéputée de 38 ans a quitté l’UDI en 2017 pour rejoindre LREM, et s’est depuis solidement implantée au sein des rangs de la majorité à Bruxelles et Strasbourg, puisqu’elle a pris en janvier la tête du groupe Renew Europe, succédant à Stéphane Séjourné, devenu ministre des Affaires étrangères.

    François-Xavier Bellamy (Les Républicains)

    De prof de philo à député euro. Lui aussi fait partie de ceux qui sont en chasse d’un second mandat au Parlement européen. Son parcours s’est pourtant construit loin de Bruxelles et Strasbourg. Professeur de philosophie, François-Xavier Bellamy a commencé sa vie politique en 2006 en devenant chargé de mission pour Renaud Donnedieu de Vabres, alors ministre de la Culture. Il a également été membre du cabinet de Rachida Dati lorsqu’elle était ministre de la Justice sous Nicolas Sarkozy.

    Sans être encarté à l’UMP ou dans un parti de droite, François-Xavier Bellamy est ensuite devenu adjoint au maire de Versailles en 2008, après l’élection de la liste divers droite dont il faisait partie. Battu aux législatives 2017 par un candidat LREM, il a finalement adhéré aux Républicains après que le parti lui a proposé de devenir tête de liste pour les élections européennes 2019, rôle qu’il réendosse aujourd’hui.

    Jordan Bardella (Rassemblement national)

    Peut-être l’homme politique le plus connu parmi les candidats à ces élections en France. Président du Rassemblement national et donné largement en tête dans les sondages, Jordan Bardella pourrait bien rempiler pour un deuxième mandat au Parlement européen à seulement 28 ans. Déjà tête de liste en 2019 pour le RN, il était arrivé premier du scrutin avec 23,3 % des voix.



    Adhérent du FN dès 2012, Jordan Bardella est devenu secrétaire départemental du FN de Seine-Saint-Denis en 2014, avant d’être élu pour la première fois en décembre 2015 conseiller régional d’Île-de-France. Réélu en 2021, il siège toujours au sein du groupe RN.

    Dans le même temps, il a poursuivi son ascension à l’intérieur du parti anciennement présidé par Marine Le Pen. De porte-parole en 2017, il est progressivement devenu deuxième vice-président en 2019, puis premier vice-président en 2021. Après avoir pris la tête du parti par intérim lors de la campagne présidentielle de Marine Le Pen en 2022, il a formellement été élu président du RN en novembre 2022.

    Marion Maréchal (Reconquête)

    Elle est celle qui a quitté sa famille politique pour une autre. En choisissant le camp d’Éric Zemmour et de Reconquête lors de l’élection présidentielle 2022, Marion Maréchal, 34 ans, a rompu ses liens avec le Rassemblement national. La petite-fille de Jean-Marie Le Pen et nièce de Marine Le Pen avait pourtant milité dès sa jeunesse au FN, jusqu’à être élue députée du Vaucluse en 2012, ce qui en avait fait l’une des plus jeunes députées de France à l’époque.

    Élue ensuite conseillère régionale RN en Provence-Alpes-Côte d’Azur en 2015, elle assurait la présidence de son groupe politique au sein de l’instance avant de mettre fin à ses fonctions en 2017, en choisissant également de ne pas se représenter à son mandat de députée. Elle avait alors exprimé son souhait de se retirer de la vie politique pour se consacrer à d’autres projets, mais aussi à sa fille.

    Après avoir fondé en 2018 son établissement d’enseignement supérieur, l’Issep, Marion Maréchal est finalement réapparue au sein de la vie politique lorsqu’elle a adhéré en avril 2022 à Reconquête, en devenant vice-présidente du parti.