Salon de l’agriculture : le steak frites made in France est-il en danger ?

La population des éleveurs, comme celle des bovins, baisse, et les pommes de terre, produites dans l’Hexagone, sont souvent transformées à l’étranger. Un symbole qui illustre l’enjeu de la souveraineté alimentaire.

Les éléments qui constituent l'un des plats préférés des Français pourraient, à terme, ne plus provenir de l'Hexagone. iStock/nhattienphoto
Les éléments qui constituent l'un des plats préférés des Français pourraient, à terme, ne plus provenir de l'Hexagone. iStock/nhattienphoto

    Notre dossier spécial Salon de l’agriculture

    Le steak frites reste un incontournable des menus. Et pourtant, la viande comme les pommes de terre destinées à garnir les assiettes des bistrots pourraient bientôt ne plus provenir de l’Hexagone. « À moyen terme, on va manquer de viande bovine produite dans le pays », alerte Emmanuel Bernard, président de la section bovins d’Interbev, l’Association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes, et lui-même éleveur dans la Nièvre.

    La mise en garde a de quoi étonner alors que la France possède toujours le cheptel le plus fourni d’Europe avec 3,7 millions de vaches de race à viande et 3,5 millions de laitières. Mais depuis six ans, le nombre de têtes est en baisse régulière : 837 000 exactement depuis 2016. Une véritable saignée que les professionnels appellent « décapitalisation » et qui s’accompagne du départ en retraite de bon nombre d’éleveurs. Et comme dans d’autres filières agricoles, les nouvelles installations ne compensent pas ces départs. Notre pays comptait 220 000 exploitations en 2010 et n’en a plus que 150 000.